La revue de presse éco de la semaine (27 au 31 août)
Publié par La Rédaction le - mis à jour à
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine? La rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 27 au 31 août 2018. Au programme : prélèvement à la source, santé au travail, intelligence artificielle, Isaac Getz, activité des PME, badbuzz et Heetch.
Prélèvement à la source : le gouvernement en plein doute
Verra-t-on un jour l'impôt sur le revenu retenu à la source ? Repoussé d'un an par Emmanuel macron dès son élection et prévu pour une mise en place au 1er janvier 2019, le prélèvement à la source continue de susciter les inquiétudes des entreprises mais également du Gouvernement. "On se donne jusqu'au 15 septembre pour voir si on le fait ou pas". La petite phrase, sortie par le Canard Enchaîné, provient d'Emmanuel Macron et illustre les doutes de l'Exécutif sur ce chantier à haut risque, confirmé par la récente interview du Premier ministre, Édouard Philippe dans le Journal du Dimanche. Il expliquait : "Nous ferons le point sur la préparation de cette réforme dans les prochaines semaines".
Impression de perte de pouvoir d'achat pour les ménages, difficultés de mise en place et bug, le défi est de taille puisqu'il concerne 38 millions de foyers fiscaux, selon Le Monde. Un enjeu autant technique que politique que le Gouvernement veut être certain de réussir. En déplacement en Finlande, Emmanuel Macron a dit attendre des "réponses précises" avant de trancher.
Le Gouvernement s'attaque à la santé et la prévention au travail
Tandis que le coût des arrêts de travail explose - les indemnités journalières ont augmenté de 5,2 % sur un an à 10,2 milliards d'euros - le gouvernement a invité les partenaires sociaux à discuter d'une refonte du système de santé au travail. Plusieurs pistes sont envisagées pour réaliser des économies et améliorer la prévention, d'après Les Échos. La création d'une agence nationale visant à coordonner les différents acteurs est envisagée, tout comme celle d'un guichet unique par région. Ces pistes détaillées dans le rapport Lecocq proposent également la création d'une cotisation nationale modulée à l'engagement de chaque entreprise dans la prévention. Les entreprises pro-actives sur le sujet paieraient moins que les plus éloignées des actions de prévention. Un système de bonus-malus qui doit encore convaincre les partenaires sociaux et acteurs de la prévention.
Au cours de l'été, le gouvernement avait envisagé transférer une partie des indemnités journalières de la Sécurité sociale vers les employeurs. Une idée qui a provoqué la colère des organisations patronales et salariales.
L'Intelligence artificielle peut favoriser l'emploi
Malgré une inquiétude tangible, l'intelligence artificielle pourrait-elle être favorable à l'emploi ? Le Monde répond à cette question en indiquant que l'IA pourrait créer de nouvelles opportunités sur le marché du travail.
Le quotidien national nuance néanmoins le propos : "Il existe en réalité assez peu de créations ex-nihilo de nouveaux métiers dans les entreprises, mais davantage de métiers qui se transforment en fonction des nouvelles technologies". Les nouvelles technologies serait plutôt créatrices de nouveaux métiers concernant la diffusion du numérique ou l'interface.
En tout état de cause, les transformations numériques accroitront la demande d'expertises de plus en plus prégnantes et nécessitant une main d'oeuvre de plus en plus qualifiée.
IA : Isaac Getz plaide pour que les entreprises engagent leurs salariés
Face au développement des technologies transformant la nature même du travail et son organisation pour les salariés au premier plan duquel l'intelligence artificielle, les entreprises doivent davantage engager leurs collaborateurs dans ces mutations. L'objectif ? S'approprier leur futur rôle dans l'organisation. "Pour éviter des catastrophes sociales et humaines, les entreprises devraient s'engager dès maintenant à reconsidérer les modes de travail des personnes dont le métier va disparaître", explique Isaac Getz, professeur à l'ESCP Europe et chercheur en science cognitive.
Dans une tribune au Monde (réservé aux abonnés), le théoricien de la notion d'entreprise libérée alerte sur le fait que "l'entreprise ne peut se résumer à une somme de technologies, d'outils ou de moyens. Une entreprise, ce sont avant tout les femmes et les hommes qui y travaillent." Et de mettre en garde contre le risque d'assister à l'échec de l'intelligence artificielle si les salariés eux-mêmes ne se l'approprie pas dès maintenant.
L'activité des PME continue de croître
De bons résultats. C'est le constat d'une étude de la Banque de France publiée mercredi 29 août 2018 relatif à l'activité des PME en 2017. Pour la troisième année consécutive, le chiffre d'affaires des PME, tous secteurs confondus, a progressé de 4,6 % en 2017, d'après La Tribune.
La dynamique est également positive pour la valeur ajoutée des entreprises qui croît de 4,2 %. Dans le même temps, le taux de marge se stabilise à près de 22 % quand la masse salariale progresse à un rythme similaire à celui de la valeur ajoutée. Selon l'institution bancaire, cela explique l'augmentation de la masse salariale des entreprises. Il n'empêche les risques de ralentissement sur la croissance attendue pour 2018 pourrait mettre un frein à ces bons résultats craint la Banque de France.
Le badbuzz d'un patron après un reportage de M6
À l'occasion de la diffusion de l'émission Capital sur M6 dimanche 26 août sur la rentrée scolaire, les caméras ont saisit la réaction quelque peu disproportionnée du dirigeant de l'entreprise Rentreediscount.com dans l'Aude, leader de la vente par correspondance de fournitures scolaires. À un collaborateur qui ne respectait, semble-t-il, pas les consignes apprises en formation, le chef d'entreprise s'est fendu d'un sermon et d'une attitude qui a vivement fait réagir les réseaux sociaux. "C'est extrêmement important [...]. Vous avez été formé pour ça, je ne comprend pas". Et de s'adresser, ensuite, à un de ses responsables : "Y'en a un qui n'a pas compris. Lui il faut le dégager".
Critiques, appel au boycott, les réactions indignées des téléspectateurs et internautes ne se sont pas faîtes attendre, rapporte le site de La Dépêche. Pour se défendre, l'entreprise s'est fendue d'un communiqué sur Twitter - qui n'a pas pour autant eu l'effet escompté - expliquant que la réaction du dirigeant avait été disproportionnée et qu'elle visait avant tout l'encadrement. D'après 20 Minutes, le dirigeant aurait porté plainte pour des menaces de morts.
Heetch présente dans trois nouvelles villes françaises
Après avoir connu des déboires judiciaires, Heetch poursuit sa relance. La plateforme de VTC française, annonce être disponible dans trois nouvelles villes révèle le JDN. Avec Toulouse, Strasbourg et Nantes, l'entreprise est désormais présente dans neuf grandes villes françaises.
De quoi se porter en sérieux concurrent à Uber au sein du marché hexagonal : "Heetch espère fidéliser les chauffeurs et attirer les clients avec une commission de 15%, nettement plus basse que les 25% retenus par Uber sur chaque trajet" indique le pure player tout en précisant que le numéro un mondial se trouvait en situation de quasi-monopole sur ces métropoles.
Heetch poursuit donc son redressement après avoir dévoilé, en janvier 2019, une levée de 16,5 millions d'euros - soit 6,5 millions d'euros venant s'ajouter aux dix annoncés dès septembre 2017.
Ça s'est passé sur ChefdEntreprise.com cette semaine :
Pour la vingtième année, le Medef organisait mardi 28 et mercredi 29 août 2018 son université d'été sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas. L'événement, quelques semaines après l'élection de son nouveau président Geoffroy Roux de Bézieux, a rassemblé quelques centaines de dirigeants et personnalités du monde de l'entreprise. Sur le thème de la France et l'Europe dans vingt ans, les débats et conférences ont tenté de tracer un lien entre aujourd'hui et demain.
L'occasion aussi pour les dirigeants d'écouter le Premier ministre, Édouard Philippe et le ministre de l'Économie Bruno Le Maire sur l'avancée des réformes économiques du gouvernement. La rédaction vous propose ainsi de découvrir ce que pensent les dirigeants de PME du train de réformes présentées depuis 14 mois.