RSE : les PME et ETI françaises en forte progression depuis six ans
Publié par Mathieu Viviani le | Mis à jour le
Les PME et ETI tricolores font de grands pas en matière de responsabilité sociale et environnementale. C'est ce que révèle une étude du Médiateur des entreprises et d'EcoVadis publiée mercredi 17 avril 2019. Explications.
Voilà une avancée significative dans la responsabilité sociale et environnementale (RSE) chez les PME et ETI françaises. 70% d'entre elles disposent désormais d'un système de gestion de la RSE " adapté ", voire " exemplaire ". C'est l'un des résultats marquants révélé par le Médiateur des entreprises et EcoVadis (plateforme mondiale d'évaluation des performances RSE) dans la 3ème édition de leur étude intitulée " Comparatif de la performance Responsabilité Sociale & Environnementale des entreprises françaises avec celle des pays de l'OCDE et des BRICS ".
Réalisée tous les deux ans, celle-ci exploite les données statistiques d'évaluation RSE des fournisseurs des grands groupes afin de mesurer la performance RSE des entreprises françaises et de la comparer avec celles des pays de l'OCDE et des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Au total, 20.804 entreprises - dont 2996 françaises - ont été évaluées sur leur action en matière d'environnement, de social et d'éthique, entre 2016 et 2018. L'importance rare de l'échantillon donne d'autant plus de pertinence à ce comparatif.
Les PME et ETI tricolores se convertissent à la RSE
" En 2012, en matière de RSE, les PME et ETI n'étaient que 42% à avoir un système de gestion adapté et 2 % exemplaire. Aujourd'hui, elles sont 56% à être adaptées et 14% exemplaires sur la responsabilité sociale et environnementale. En six ans, elles ont donc progressé de 26% en tout. C'est très significatif. Cela montre des efforts très soutenus et concrets de leur part", note Isabelle Devin, operations manager chez EcoVadis.
Du côté des PME/ETI tricolores à la traîne sur la RSE, leur taux a sensiblement diminué en 6 ans, passant de 56 à 30%. Si le résultat est encourageant, la marge de progression est encore importante, tempère le rapport. Au niveau mondial, l'étude montre que les PME/ETI françaises se placent en cinquième position. Elles ne sont cependant qu'à 1,5 point de leurs homologues de Suède, en première position. " De par leur dynamique, elles pourraient s'assurer une place sur le podium dans les prochaines années ", commente l'étude.
La France, troisième nation mondiale de la RSE
Si la pression croissante des législateurs, de la société civile et des investisseurs constitue les leviers historiques de la progression des pratiques éthiques au sein des grands groupes, " les PME/ETI, elles, se mobilisent plutôt grâce à l'initiative de leurs dirigeants " indique Pierre Pelouzet, Médiateur des entreprises, attaché auprès du ministre de l'Economie et des Finances.
Il ajoute : " Elles ont aussi une proximité avec le terrain, ce qui les rend plus agiles et rapides pour concrétiser leurs stratégies RSE. D'ailleurs, certaines le font déjà sans le savoir. Au global, cette étude montre qu'il y a une tendance positive très nette en France et de par le monde. La RSE progresse partout, c'est un fait. On commence à changer de paradigme. La RSE devient petit à petit un argument de valorisation financière des entreprises et la France est dans les leaders de ce mouvement. "
C'est en effet l'autre donnée marquante du rapport : toutes catégories confondues, les entreprises de l'Hexagone sont en troisième position mondiale au niveau des stratégies RSE. Avec une progression de 6% depuis 2014, elles se placent juste derrière celles de la Finlande (2ème) et la Suède (1ère). En 2012, la France était en 7ème position de ce classement. C'est la plus forte progression par rapport à tous les pays évalués dans ce comparatif. " Ces résultats reflètent une dynamique très positive dans laquelle sont engagées les entreprises françaises. Leurs efforts sur les thématiques RSE s'inscrivent dans la durée, elles gèrent ces enjeux de manière plus structurée ", conclut Sylvain Guyoton, senior vice-président recherche d'EcoVadis.