[Interview] Rodolphe Ardant (Spendesk): "Notre chiffre d'affaires va plus que doubler"
Publié par Julien Ruffet le - mis à jour à
En juillet 2021, Spendesk annonce une série C de 100 millions d'euros, soit l'une des plus importantes levées à cette période en France. Avec sa solution de gestion des dépenses à destination des entreprises, la start-up disrupte un marché encore peu exploré. Rencontre avec son fondateur.
Spendesk c'est...
Une solution de gestion des dépenses opérationnelles à destination des équipes financières. Nous proposons aux PME, une plateforme en Saas visant à gérer l'ensemble des paiements des collaborateurs, quelle que soit la dépense ou le moyen de paiement. L'interface centralise tous les flux financiers afin de donner le contrôle le plus total à la fonction finance. Le traitement des dépenses est alors automatisé.
Comment avez-vous traversé la crise ?
Le volume de dépenses des entreprises a fortement chuté pendant la pandémie. Nous nous sommes donc rendu compte que les équipes financières chez nos clients utilisaient Spendesk afin d'avoir une granularité très fine sur leurs dépenses. Ils ont alors pu qualifier quels services étaient essentiels ou pas.
Une fois que les entreprises s'étaient adaptées à cette nouvelle normale, nous avons vu une accélération de notre activité. Car tous les process papier ou manuel ne pouvaient plus être mis en place à cause du télétravail. Pour continuer à opérer pendant la crise, beaucoup d'entreprises ont vu Spendesk comme une opportunité. Les équipes financières ont pu travailler de manière décentralisée grâce à la dématérialisation. Grâce à cela nous avons accompagné de nombreux nouveaux clients.
Est-ce ce qui a séduit les investisseurs pour cette levée de 100 millions d'euros en juillet 2021 ?
Dans notre vie privée, l'expérience de paiement est de plus en plus flexible, transparente et immédiate. Pourtant, en entreprise, elle reste compliquée. Nous travaillons donc à tenter de répondre à cette problématique. Ce nouveau marché représente donc une opportunité que les investisseurs ont également remarqué. Ils nous aident donc dans notre mission qui vise à rendre les entreprises plus agiles.
Par ailleurs, notre coeur de cible concerne des sociétés qui ont entre 30 et 1 000 collaborateurs. Cela représente plus d'un million de structures en Europe. Nous avons 2500 clients aujourd'hui. L'enjeu est donc d'accélérer cette pénétration en tissant des partenariats avec ce panel de sociétés. Nous avons également une belle croissance financière depuis la création en août 2016. Notre chiffre d'affaires a doublé en 2020 et va plus que doubler en 2021 grâce à la hausse de l'activité post-covid encouragée par la dématérialisation. Nos effectifs sont passés de 150 à 300 et nous pensons franchir la barre des 600 collaborateurs d'ici 2023.
Quelle est votre stratégie à présent ?
La priorité est de remporter les marchés européens clés qui sont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni. En parallèle, nous continuons notre expansion internationale depuis nos bureaux à Paris, Londres, Berlin et San Francisco. Nous travaillons également à agrandir notre équipe et à faire innover notre produit. Enfin, nous lançons des nouvelles fonctionnalités pour centraliser davantage notre plateforme.
Repères
Fondateurs : Rodolphe Ardant (39 ans) et Guilhem Bellion (31 ans)
Paris (13e)
SAS > Création en août 2016 > 300 salariés
CA 2020 : NC