Anticafé, un concept entre bistrot et espace de coworking qui cartonne
Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
Leonid Goncharov a ouvert son premier espace de coworking, l'Anticafé, en 2013. Aujourd'hui, le concept dispose de 13 adresses. L'objectif est de créer un réseau européen de 50 espaces d'ici 2020. Retour sur une stratégie de développement pragmatique et raisonnée.
21 juillet 2017. Leonid Goncharov inaugure l'espace Anticafé à Station F, l'incubateur parisien initié et financé par Xavier Niel. Un de ses plus beaux coups de communication. Si l'Anticafé est parvenu à y décrocher une place, c'est sans nul doute grâce à la convivialité offerte par l'espace. Le concept se trouve à mi-chemin entre le café et le coworking.
Les clients - aussi bien des entrepreneurs, des freelances, des étudiants que des touristes - payent le temps passé dans l'espace, à raison d'un prix assez modeste de 5 euros la première heure et ensuite au prorata (24 euros maximum la journée), en ayant accès gratuitement au Wi-Fi très haut débit, à des prises électriques, des projecteurs, des imprimantes et des scanners. Ils peuvent même s'affaler avec leurs ordinateurs sur des canapés tout en consommant, gratuitement, des boissons chaudes et fraîches, des gâteaux, des fruits et légumes.
Le plus qui différencie l'Anticafé de ses concurrents ? Son aspect communautaire. "Nous proposons des animations pour faire vivre la communauté et créer des liens entre les clients", se targue Leonid Goncharov. Lors de ces événements et ateliers, les clients peuvent rencontrer des conseillers, des experts en levée de fonds, en marketing, ou en gestion.
Test & learn
"Dès le début, notre ambition a été de créer un réseau et de le faire rapidement", confie-t-il. Mais dans les faits, tout n'a pas été si simple, ni si vite. Leonid Goncharov a ouvert un premier espace en 2013 sur Paris puis, très rapidement, un second suivi d'un troisième toujours dans la capitale. "Nous avons ensuite décidé de stopper le développement afin de tester l'idée, valider le concept et s'assurer qu'il puisse se dupliquer", confie l'entrepreneur ukrainien de 28 ans.
Lors de cette phase d'observation, les tarifs ont ainsi été réajustés (5 euros de l'heure contre 4 euros pour la première heure, et 3 euros les heures suivantes au début). D'autres projets ont été abandonnés. "Nous avons testé les formules déjeuners, mais ça n'a pas fonctionné. C'était une vraie prise de tête !", se souvient-il.
En 2014, trois nouveaux espaces fleurissent en France et à l'étranger (à Rome). Puis, Leonid met en place la franchise en 2015 (quatre aujourd'hui; Aix, Strasbourg, Lyon, Bordeaux). L'Anticafé dispose aujourd'hui de 13 adresses réparties dans 6 villes. Une 14e va ouvrir ses portes en septembre à Paris. Un nouveau concept à Lille est par ailleurs en cours d'ouverture.
Services B to B
Pour assoir son développement, l'entrepreneur mise également sur les services B to B. Les entreprises ont la possibilité de privatiser des espaces ou salles de réunions. Ou d'opter pour la carte prépayée pour offrir des heures de travail à leurs collaborateurs afin qu'ils puissent télé-travailler. Un projet mis en place il y a quelques mois. Cinq entreprises (Lafarge, JC Decaux) testent déjà le concept. Leonid est sûr de son coup et ambitionne de recruter rapidement dix nouvelles entreprises. "Dans les plus grands espaces Anticafé (Olympiades et La Défense, NDLR), ce service B to B représente 50% du CA", estime l'entrepreneur.
L'enseigne s'apprête également à lancer un programme de fidélité afin d'affiner la connaissance du comportement de ses clients et ainsi améliorer et proposer des services plus proches de leurs attentes. "Nos 13 espaces accueillent quotidiennement 1000 clients. Il est donc dommage de ne pas exploiter ces données", estime Leonid Goncharov.
Troisième grand projet de l'Anticafé : créer une plateforme en ligne qui recenserait en temps réel les personnes présentes dans l'espace de coworking, et leur permettrait de briser la glace et d'échanger plus facilement entre elles. Un lieu effervescent pensé pour fluidifier les échanges. C'est avec ce modèle que Leonid Goncharov ambitionne de créer un réseau européen de 50 espaces d'ici fin 2020. Et faire de son enseigne une marque aussi incontournable que les cafés Starbucks.
Les chiffres de la success story
- 1000 clients par jour
- 25 000 membres détenteurs de la carte Anticafé
- 1500 cafés servis quotidiennement
- 60 collaborateurs en France