[Tribune] La féminisation, un soutien inattendu au virage social et environnemental des entreprises
Publié par Caroline Renoux, fondatrice et CEO de Birdeo le - mis à jour à
Tandis que la notion de parité peine encore à trouver un écho dans les comités de direction, il semble qu'une inarrêtable lame de fond laisse entrevoir de premières solutions. Cette lame de fond, c'est celle, tant espérée également, de la transformation sociale et environnementale des entreprises.
C'est un fait : deux tiers des directeurs du développement durable en France sont en réalité des directrices. Les raisons sont à la fois évidentes et tragiques.
D'une part, les compétences et aptitudes (aujourd'hui plus communément appelées " soft skills ") réclamées par la fonction sont traditionnellement beaucoup plus observées chez les femmes : habileté de négociation, ténacité, conciliation, humilité, adaptabilité, mais aussi quête du bien commun, souci du collectif. D'autre part, les rémunérations et les budgets alloués en interne, tous deux historiquement plus faibles que pour des missions de digitalisation ou de marketing par exemple, n'ont longtemps pas attiré les hommes. Mais il semblerait que l'année 2020 marque enfin la revanche, osons le terme, tant des femmes que de la fonction, puisque l'engagement social et environnemental se positionne désormais comme hautement stratégique chez l'ensemble de nos grands groupes.
S'il est regrettable de constater que toutes les mues des entreprises (numériques, sociales...) s'avèrent systématiquement plus évidentes que leur simple féminisation, j'ai envie aujourd'hui de voir le verre à moitié plein et de continuer à encourager l'ascension de toutes ces femmes engagées et méritantes jusqu'aux plus hautes fonctions des comités de direction.
Des directrices générales, mais en mieux !
Une célèbre enseigne suédoise de prêt-à-porter a créé l'événement en janvier dernier, en nommant son ex responsable RSE à sa tête. Nul doute que nous ne sommes qu'aux prémices de la révolution green et de fait, féminine, qui guette, en France aussi, les comités de direction. Et c'est tant mieux ! Au-delà d'instaurer la parité tant attendue, expertes et experts du recrutement savent que ces talents feront d'excellentes directrices générales.
En effet, au-delà de leur parfaite connaissance de toutes les fonctions de l'entreprise, de leur maîtrise sans faille des enjeux sociétaux et environnementaux qui lui incombent, ou encore de leur capacité à faire beaucoup, bien souvent avec peu, ces " super directrices générales " seront riches d'un engagement sincère, désormais nécessaire à leur croissance. Investisseurs, collaborateurs, consommateurs, agences de notation... Ils sont tous devenus les garde-fous et les garants de cet impératif de bienveillance, et de mesures concrètes prises en ce sens.
Si la remise en question et l'empathie indispensables à la fonction de direction peuvent parfois être feintes, il n'en est fort heureusement pas de même des compétences chaque jour plus techniques, liées à la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE).
Aussi, nos petites, moyennes, et grandes entreprises n'auront très prochainement pas d'autre option que de briser ce lourd plafond de verre, et d'intégrer toutes les voix aux décisions les plus stratégiques. Celles des femmes, en ce que leur capacité à bien creuser les sujets comme à bien s'entourer leur confère un leadership d'influence incontestable, mais aussi celles des plus jeunes générations...
Réjouissons-nous : notre économie s'apprête à vivre sa révolution la plus profonde, et la plus durable !