Travail et bien-être : les salariés français en quête d'un nouvel équilibre
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Santé mentale, équité, IA... Retrouvez tout ce que révèle l'étude Great Insights 2025 sur l'état d'esprit des actifs français.
Le monde du travail évolue, mais les attentes des salariés français restent marquées par des préoccupations fortes en matière de bien-être, d'équité et de transformation technologique. Selon l'étude Great Insights 2025 menée au mois de décembre auprès de 4 000 actifs français par l'institut Toluna pour le compte de Great Place To Work, la santé mentale, la reconnaissance salariale et la transition vers l'intelligence artificielle figurent parmi les grands enjeux de cette année. Un signal d'alerte pour les entreprises, qui doivent repenser leur manière d'accompagner et de motiver leurs équipes.
Un enjeu clé : la santé mentale au travail encore trop négligée
Le bien-être mental des salariés français est un sujet de plus en plus discuté, mais encore largement sous-estimé par les entreprises. Selon l'étude, seuls 33 % des actifs estiment que leur entreprise met en place des actions de prévention en matière de santé mentale. Pourtant, près d'un salarié sur deux considère que son travail a un impact positif sur sa santé, une tendance qui s'inverse chez les seniors : seuls 38 % des plus de 55 ans le perçoivent de cette manière.
Les écarts entre les sexes sont également préoccupants. 65 % des femmes considèrent leur travail comme une source de stress (7 points de plus que les hommes), et 25 % déclarent que leur activité professionnelle nuit à leur santé mentale. De plus, elles sont 6 sur 10 à redouter un licenciement, signe d'une insécurité accrue sur le marché de l'emploi.
Salaires et équité : des disparités encore marquées
L'insatisfaction salariale reste une problématique majeure. Seuls 42 % des salariés estiment être rémunérés à leur juste valeur, et ce chiffre tombe à 38 % pour les femmes. En matière d'équité salariale, l'écart est frappant : 63 % des femmes jugent leur rémunération équitable, contre 75 % des hommes.
Les seniors, eux, peinent à trouver leur place dans l'évolution professionnelle. Moins de la moitié des plus de 45 ans ont bénéficié d'un retour managérial pour les aider à progresser en 2024. Seuls 55 % d'entre eux estiment que leur âge est pris en compte équitablement dans leur entreprise, une tendance qui souligne le défi de l'inclusion générationnelle.
L'intelligence artificielle, une révolution encore à apprivoiser
Alors que l'IA devient un outil incontournable, son adoption reste limitée. 43 % des salariés anticipent un rôle central de l'IA dans leur travail, notamment pour optimiser la gestion de l'information (42 %) et augmenter la productivité (41 %). Pourtant, seul 1 actif sur 5 se déclare à l'aise avec ces technologies, un chiffre qui monte à 29 % chez les moins de 35 ans.
Les dirigeants et managers semblent mieux préparés, 42 % d'entre eux se déclarant confiants dans l'intégration de l'IA dans leur environnement de travail. Mais le besoin de formation et d'accompagnement se fait sentir pour éviter un fossé entre les générations et entre les différents niveaux hiérarchiques.
Un besoin d'équilibre : semaine de 4 jours et télétravail en ligne de mire
Face à ces défis, les salariés cherchent à réinventer leur relation au travail. 73 % des répondants souhaitent bénéficier d'une semaine de quatre jours, plébiscitée comme une solution pour améliorer leur bien-être et leur productivité.
Le télétravail, lui, divise encore. 53 % des salariés regrettent les restrictions imposées, tandis que 47 % approuvent le retour partiel au bureau. Toutefois, la flexibilité progresse : 57 % des actifs déclarent pouvoir télétravailler lorsqu'ils le jugent nécessaire, soit 13 points de plus qu'en 2024.
Les RH et les managers : des acteurs de confiance en retrait
Si les salariés comptent sur leur entreprise pour accompagner ces transformations, ils placent leur confiance en priorité dans leurs managers de proximité. Les ressources humaines, pourtant essentielles, ne sont désignées comme acteurs clés du changement que par 20 % des salariés, et les partenaires sociaux peinent à convaincre avec seulement 12 % de confiance.
Pour Jullien Brezun, directeur général de Great Place To Work, ces résultats sont un signal fort pour les entreprises : « L'enquête Great Insights 2025 met en lumière les attentes profondes des collaborateurs, qu'il s'agisse de santé mentale, d'équité ou de transformation technologique. Les données révèlent non seulement des défis, mais aussi des opportunités immenses pour les entreprises qui souhaitent aligner performance et bien-être au travail. »
Les organisations qui sauront écouter et agir sur ces sujets auront un avantage compétitif indéniable. En plaçant la santé mentale, l'équité et l'accompagnement technologique au coeur de leur stratégie RH, elles bâtiront un environnement de travail plus attractif, inclusif et performant.