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Transformation des compétences dans l'automobile : quels défis pour les dirigeants du secteur ?

Publié par Colin de Korsak le - mis à jour à

Confronté aux transitions numériques et écologiques, le secteur automobile opère peu à peu sa mue. Pour répondre à ces besoins, les compétences évoluent. L'accompagnement des salariés devient nécessaire.

C'est un fait ! Le véhicule de demain sera différent. Certaines pièces n'existeront plus, comme le pot d'échappement ou encore le système de freinage. De même que la voiture d'il y a 15 ans intégrait très peu d'électronique et de software. À l'inverse, la voiture de demain peut être perçue comme une tablette sur roue.

Cette évolution permet à de nouveaux acteurs d'émerger : « Avec la voiture thermique, il y avait de fortes barrières à l'entrée sur la technicité des moteurs. Aujourd'hui nous voyons émerger des tas de nouveaux constructeurs, notamment chinois, qui maîtrisent la dimension électronique et se mettent à construire autour une voiture », constate Aurélie Feld présidente de LHH France.

Si les métiers évoluent, les compétences aussi : « 80 % des compétences sont transférables », estime Nadine Guérin, Directrice des Programmes chez LHH. Le changement porte davantage sur l'environnement de travail. Concrètement, la voiture de demain ne peut être conçue dans un atelier classique avec de la poussière et de l'humidité, notamment pour la batterie électrique. En outre, les produits ont des cycles de vie plus courts. Le collaborateur doit donc changer sa façon de produire. Pour y parvenir, l'employeur a pour mission de les accompagner.

L'anticipation, un point clé pour réussir sa transition

À cet effet, les entreprises ont intérêt à anticiper le sujet pour pouvoir embarquer au mieux leurs employés. « Souvent, les patrons de PME se retrouvent assez isolés dans leurs difficultés et ont beaucoup de mal à anticiper. Ils ont tendance à attendre jusqu'à ce que ce soit trop tard », observe Aurélie Feld. Oui mais voilà, comment réussir à prendre le virage assez tôt ?

Tout d'abord, le dirigeant doit entreprendre de franches discussions avec ses clients sur son planning de production afin d'estimer les moyens qu'il doit mettre en oeuvre pour être en capacité de produire. « Son rôle est de chercher des moyens diversifiés afin de pouvoir continuer à trouver des débouchés pour une partie de ce qu'il produit », assure la présidente. Aussi, le dirigeant doit commencer à se projeter dans le monde de demain où les véhicules seront tous électriques et réfléchir à la valeur ajoutée de son entreprise.

L'anticipation se traduit aussi en posant les leviers du dialogue social. « Le dirigeant doit discuter avec ses équipes pour identifier la manière d'accompagner la transition de compétences de ses collaborateurs », explique Nadine Guérin. Cette transformation passe par l'activation de leviers de formation et de financement.