[Interview] Chef d'entreprise et champion de triathlon Ironman
Publié par Julien Ruffet le | Mis à jour le
Pdg de Labeyrie Fine Foods, Jacques Trottier est un adepte de triathlon. Dans ce sport, il repousse ses limites et particulièrement en faisant des Ironman, c'est-à-dire des triathlons longue distance. Il nous a confié son quotidien et son organisation pour mêler sport et travail.
Le triathlon est un mélange de natation, de vélo et de course à pied. Cela fait 12 ans que Jacques Trottier pratique cette discipline. Sa course phare, c'est l'Ironman. Un triathlon décuplé, intégrant 3,8 km de natation, 180,2 km de cyclisme et 42 km de course à pied. Pour une telle compétition, le cinquantenaire doit s'entraîner tout au long de l'année et stimuler sa motivation. Avec la préparation que cela implique, il s'organise avec son agenda de chef d'entreprise.
En effet, Jacques Trottier est à la tête de Labeyrie Fine Foods (4 500 collaborateurs). L'entreprise a réalisé 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2021. Le 8 octobre 2022, le dirigeant participait au championnat du monde d'Ironman sur l'île d'Hawaï. Un parcours qu'il bouclait en 11 h 06. Avant de s'envoler pour l'Half-Ironman de Saint-Georges, en Utah (États-Unis), il s'est confié à Be a Boss sur son impressionnant quotidien.
Comment partagez-vous vos entraînements avec votre agenda de Pdg ?
La quantité d'entraînement varie entre 10 heures par semaine en début de saison jusqu'à plus de 20 heures à l'approche des échéances. En général, les plus grosses séances sont réalisées les week-ends.
Je n'ai pas d'horaires de travail précis, alors le sport est la variable d'ajustement. Mon coach m'aide en ce sens pour planifier les entraînements.
Je suis souvent en déplacement et j'ai toujours mon maillot de bain et des chaussures de running dans mon sac. Je saisis chaque opportunité dans mon emploi du temps pour m'entraîner. Il m'arrive d'aller nager le midi ou d'aller courir la nuit de 21h à 23h. Vivant à Hossegor, il m'arrive même de nager en lac.
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Comment gardez-vous le contacte avec votre entreprise lorsque vous êtes à l'autre bout du monde pour une compétition ?
Lors de l'Ironman à Hawaï, il y avait 12 heures de décalage horaire avec la France. Alors tous les matins, j'ai travaillé à distance pendant trois heures afin de rester en contact avec les équipes.
Prônez-vous la pratique du sport en entreprise ?
J'ai été pendant huit ans directeur de Labeyrie avant de prendre la tête de Labeyrie Fine Foods. J'en ai profité pour installer une salle d'entraînement et des vestiaires. Plusieurs salariés se sont alors mis au triathlon. Il y a plus de dix triathlètes dans nos locaux du sud-ouest.
La pratique du sport en entreprise passe également par l'organisation de courses solidaires en interne. Le sport n'est pas un totem chez Labeyrie Fine Foods, mais les gens savent que je suis endurant sportivement comme professionnellement. Après presque 20 ans au sein de l'entreprise, cela peut rassurer les collaborateurs.
Est-ce qu'il y a des ponts entre le triathlon et l'entrepreneuriat ?
J'ai toujours pensé qu'il y avait des analogies évidentes. C'est le même temps long... La dimension d'entraînement est nécessaire dans les deux pour atteindre ses objectifs et la performance. La résilience aussi est cruciale dans l'un comme dans l'autre.
Le triathlon m'aide ainsi à raisonner le stress sur la durée. Grâce à ça, je peux mieux appréhender les coups durs. Après tout, les deux sont des épreuves riches émotionnellement et physiquement.
Comment mêlez-vous vos vies sportives, professionnelles et personnelles ?
Lorsque l'on a un travail et un sport prenant, il faut que la famille soit compréhensive. Mes enfants sont grands aujourd'hui, mais nous nous organisons pour être libres en même temps. Je cherche la qualité du temps et non la quantité.
Ma femme et un de mes fils font aussi du triathlon, alors nous avons passé beaucoup de moments ensemble à l'entraînement et en compétition. Avec ce mode de vie, je ne passe pas de temps à jardiner ou à être sur le canapé, mais c'est mon rythme !