Paroles de parrains entrepreneurs
Publié par Marion Perroud le | Mis à jour le
Parmi les 4800 membres du Réseau entreprendre, Alain, Pascal et Roland ont décidé de porter la casquette de parrain des lauréats de l'association. Leur mission : accompagner de jeunes entrepreneurs en devenir. Rencontre lors de la 6ème Biennale qui s'est tenue du 3 au 5 octobre 2014 au Puy du fou.
Plus de 1700 chefs d'entreprise membres du Réseau entreprendre s'étaient inscrits pour participer à la 6ème Biennale de l'association d'entrepreneurs. Du 3 au 5 octobre 2014, les représentants des 48 associations régionales se sont retrouvés au Puy du Fou en Vendée. Au programme : attractions médiévales et conférences dans une ambiance festive.
L'occasion pour Chefdentreprise.com de rencontrer trois dirigeants de PME qui ont choisi d'accompagner et de parrainer quelques-uns des 7600 jeunes entrepreneurs lauréats du Réseau depuis 1986.
Alain Chartrain, directeur général du groupe Delta
"Une école de formation permanente"
Alain Chartrain évolue dans le secteur de l'ingénierie du bâtiment dans le Maine-et-Loire. Karine Guyon, elle, se spécialise dans le tourisme. A priori deux mondes les séparent, et pourtant leur métier de chef d'entreprise les a réunis dans le cadre du programme de parrainage du Réseau entreprendre. Lui comme accompagnateur, elle comme lauréate parrainée.
Si, sur le papier, Alain est censé prodiguer ses conseils à la jeune entrepreneure, il retire également de précieux enseignements de ces échanges. "C'est une école de formation permanente. Après 20 ans de direction d'entreprise, vous prenez des automatismes. S'intéresser à ce que d'autres font avec si peu est une vraie source d'inspiration pour la gestion de mon entreprise. Cet effet miroir est une manière très douce de se remettre en question au quotidien."
Une relation bienveillante qui ne peut selon lui être gagnante que si l'accompagnateur ne prend pas l'ascendant. "Je lui fais part de mon expérience. À elle de trouver son propre équilibre qui va parfois à l'opposé de ce que j'aurais fait. Nous sommes dans une relation d'égal à égal et c'est très bien comme ça !"
Pascal Brunel, président du groupe SIBIM SAS
"Je me sens investi d'une mission"
Chaque mois, Pascal Brunel, dirigeant du groupe industriel SIBIM SAS, consacre au moins une à deux heures de son temps à l'accompagnement de son lauréat, ayant intégré le réseau entreprendre Auvergne. "À côté de ces figures imposées par le réseau, nous échangeons toutes les semaines au téléphone et nous essayons de nous voir dès que possible."
Au programme, le passage en revue de diverses problématiques liées au financement, au business model ou encore au management. "Cette expérience est riche d'échanges, mais aussi d'angoisses parfois. Les jeunes entrepreneurs peuvent se retrouver dans des situations chaotiques et nous sommes là pour les aiguiller, les aider à se poser les bonnes questions", analyse-t-il.
Un rôle valorisant mais aussi lourd de responsabilités. "En tant qu'accompagnateur, je suis mis à l'honneur. Mais en même temps, il ne faut pas que je me trompe. Je me sens investi d'une mission et me pose deux fois plus de questions lorsque j'ai un conseil à donner."
Roland Gibert, p-dg de Cruzilles SAS
"Redonner ce que j'ai reçu"
En 2009, Roland Gibert reprend la société Cruzilles SAS, dernière confiserie de fruits confits et de pâte de fruit auvergnate. À l'époque l'entreprise compte 56 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 6 M€. Cinq ans plus tard, ce sont 80 salariés qui ont génèré un peu plus de 8 M € en 2013, "en croissance de 5 à 10 % par an", revendique le dirigeant.
Un succès qu'il attribue en partie à son parrainage au sein du réseau entreprendre en tant que lauréat qui l'a sorti de son isolement. "Aujourd'hui, je souhaite redonner à d'autres ce que j'ai reçu il y a quelques années. C'est presque devenu une passion !" Si bien qu'en l'espace de quelques années seulement, il a accompagné quatre projets.
"Ce qui m'intéresse particulièrement c'est le partage d'expérience et la diversité des situations. Chaque projet est différent et suppose des décisions très variables", pointe l'ancien lauréat qui reconnaît toutefois qu'il est parfois difficile de rester en retrait à un tel niveau d'implication.