La revue de presse éco de la semaine (27 au 31 mars)
Publié par La Rédaction le - mis à jour à
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine ? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'actualité économique du 27 au 31 mars 2017. Au programme : assurance-chômage, Brexit, Slip Français, syndicats et Elon Musk.
Les Français plaident pour des réformes pro-entrepreneuriat
Deux tiers des Français plébiscitent les créateurs d'entreprises pour leurs capacités à être générateur de croissance (67 %) et d'emplois (66 %), selon l'indice Idinvest Partners réalisé par Viavoice.
Alors que le premier tour de l'élection présidentielle se tiendra dans 23 jours, les Français interrogés considèrent que leurs responsables politiques ne sont pas en phase avec l'importance que revêt l'entrepreneuriat. 80 % d'entre-eux estiment en effet que les candidats n'accordent pas suffisamment de mesures favorables aux créateurs d'entreprise dans leur programme.
D'après Le Figaro (payant) qui publie l'étude, les Français souhaite ainsi voir davantage d'exonération de charges sociales (67 %) ou une réduction de 30 à 50 % de l'IR du montant investi dans une PME. La question de la transmission est également mise en avant par les sondés qui plaident à 65 % pour un allègement des droits de succession et de donation.
Syndicats : la CFDT passe devant la CGT
Le paysage syndical français se recompose. La CFDT devient, en effet, la première organisation syndicale de France et détrône ainsi la CGT, selon le Haut conseil du dialogue social.
Malgré sa première place lors des élections professionnelles dans les TPE en janvier 2017, la CGT subit la baisse de suffrages récoltés par rapport au précédent scrutin de 2012 (- 4,4 points). Ce changement intervient alors que le calcul de la représentativité a évolué en 2008 tenant compte désormais de l'audience électorale dans les entreprises de plus de 10 salariés, des résultats du scrutin professionnel dans les TPE et dans les chambres d'agriculture.
Aussi, avec 30,32 %, la CFDT domine la représentativité syndicale pour les quatre prochaines années, devant la centrale présidée par Philippe Martinez (28,57 % des voix). Suivent FO (17,93 %), la CFE-CGC (12,27 %) et la CFTC (10,91 %).
Selon Le Monde, ces résultats entraînent une refonte du paysage politique français puisque la partie réformiste (CFDT, CFTC et l'UNSA) pèse désormais plus (41,21 %) que le bloc contestataire emmené par la CGT et FO, avec 40,44 %.
Les grands groupes paient un cinquième des prélèvements obligatoires
37 milliards d'euros, soit 18 %, c'est le montant que paient les grands groupes dans les prélèvements obligatoires en France, d'après une étude de l'Afep. L'occasion pour l'organisation qui représente multinationales de montrer que les grands groupes paient aussi leur impôts en France. Concernant les recettes globales (IS et contribution de 3 % sur les dividendes), leur participation s'établit à 16 %, soit 10 milliards d'euros.
D'après Les Échos, les grandes sociétés (plus de 5 000 salariés) se sont acquittées de 16% des recettes fiscales de l'impôt sur les sociétés en 2014 contre 13 % pour les PME et 11 % pour les ETI. Les entreprises de moins de dix salariés participent à hauteur de 7 % dans les rentrées de l'IS.
Le "Made in France" pas si bien vu
Voilà une enquête qui relativise la bonne image du "Made in France", du moins à l'étranger. Selon une étude internationale menée par le site Statista et l'institut Dalia Research, le label arrive seulement en huitième position, à égalité avec le "Made in Japan" et le "Made in USA". L'Allemagne occupe la première place de ce classement.
Le problème de l'Hexagone ? Ses produits sont "considérés comme bien trop onéreux par rapport à leur qualité, avance BFM, qui relaie l'étude. Et si les crédits d'impôt et les baisses de charges ont permis aux entreprises d'améliorer leur marge, cela ne s'est pas encore traduit dans leurs investissements".
En dépit de ce handicap, les produits français jouissent cependant d'une bonne image, reposant sur des atouts reconnus à l'étranger : haute qualité, design d'excellence, originalité, technologie de pointe, symbole de prestige, authenticité, normes de sécurité élevées. Sur ces thématiques, la France obtient des scores plus élevés que la moyenne.
Assurance chômage: un accord trouvé
Après des mois de négociations, un accord sur l'assurance chômage entre les partenaires sociaux et le Medef a enfin été trouvé mardi 28 mars 2017. Cet accord prévoit près de 1,2 milliard d'euros d'économies et de recettes nouvelles pour le régime, qui affiche une dette de 30 milliards d'euros et perd environ 4 milliards d'euros par an. Les cotisations patronales d'assurance chômage vont augmenter de 0,05 point, passant de 4 % à 4,05 %, sur l'ensemble des contrats. Mais cette hausse est "temporaire", puisqu'elle s'applique pour une durée maximale de 36 mois et peut être remise en cause chaque année, selon Le Point.
Le texte prévoit également un report de l'âge minimum de 50 à 55 ans à partir duquel les seniors auront droit à 36 mois de prestations (au lieu de 24 pour les autres catégories d'âge).
Les surcotisations sur certains contrats de moins de trois mois instaurées en 2013 sont par ailleurs supprimées, de même que les exonérations de cotisations pendant trois mois pour l'embauche en CDI de jeunes de moins de 26 ans. Le projet maintient seulement, pendant 18 mois, une surcotisation de 0,5 % sur les "CDD d'usage" de moins de trois mois.
Le Brexit s'enclenche pour les entreprises aussi
Les négociations pour la mise en oeuvre effective du Brexit ont été officiellement ouvertes mercredi 29 mars 2017 par le déclenchement de l'article 50 du Traité de Lisbonne. Dans ce contexte, trente à trente-cinq entreprises du secteur financier s'apprêtent à quitter Londres pour Paris. Leur dossier est actuellement examiné par l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Ces sociétés sur le départ représentent "environ 10% des entreprises étrangères qui s'installent dans la capitale et en région parisienne cette année", explique RTL. Paris compte bénéficier d'un effet d'aubaine lié au Brexit, lié notamment à deux atouts : le coût de la vie, jugé moins élevé que dans d'autres métropoles mondiales, et sa main d'oeuvre qualifiée.
Ces entreprises ont, dans la moitié des cas, un dirigeant français, souvent parti à Londres pour travailler au sein d'un groupe tricolore puis passé à son propre compte.
Le dynamique entrepreneuriale au plus haut depuis 2008
Dix fois plus de créations d'entreprise que de défaillances en 2016. C'est le bilan positif d'une étude réalisée par le cabinet Deloitte et la société Altares, dévoilée par Le Figaro (payant) qui rappelle qu'en 2005, le ratio était de un à cinq.
Ce dynamisme entrepreneurial français s'explique tout d'abord par la baisse du nombre de défaillances constatées l'année dernière, en diminution de 8,3%. L'autre raison s'appuie sur l'augmentation (6%) des créations d'entreprise, en particulier sous la forme de sociétés ou d'entreprises individuelles.
Les plus petites entreprises (un à deux salariés) sont notamment les plus fragiles face aux défaillances en raison de leur faible capitalisation et du manque d'accompagnement.
D'autre part, l'étude révèle que le système français de traitement à l'amiable des difficultés s'avère particulièrement efficace et illustre la tendance à l'anticipation des chefs d'entreprise face aux difficultés.
États-Unis : quand les commerçants se rebiffent contre les sociétés bancaires
Victoire (temporaire ?) pour les commerçants new-yorkais, et de neuf autres États des États-Unis. Pour optimiser leur développement, ceux-ci veulent pouvoir répercuter le coût des commissions bancaires sur leurs prix uniquement pour les clients qui utilisent ce moyen de paiement, et non pas sur tous les produits comme actuellement. La Cour Suprême a rejeté, cette semaine, une loi qui leur interdit d'ajouter à leurs prix un supplément correspond au montant des commissions. Question de "liberté d'expression" selon la Cour.
"Ces commissions se cumulent et les marchands affirment qu'ils paient des dizaines de milliers de dollars aux sociétés de cartes bancaires. Plutôt que d'absorber ces coûts en augmentant leurs prix, ces marchands veulent répercuter ces commissions uniquement sur leurs clients qui choisissent d'utiliser leur carte de crédit", précise un magistrat de la haute juridiction.
Le dossier a été renvoyé devant la Cour d'appel de New York. Une affaire à suivre. A lire sur La Tribune.
Les slips du Slip Français bientôt produits par des robots ?
La robotisation, une façon de supprimer des emplois... ou de contribuer à leur maintien en France ? Assurément, selon le Slip Français. Tout juste sélectionnée par R3iLab, réseau d'innovation immatérielle pour l'industrie, la société, spécialisée dans la production et vente de sous-vêtements, chaussettes ou encore maillots de bains Made in France, a touché une aide dans le cadre d'un programme visant à développer de nouveaux process dans le secteur du textile.
"C'est dans [le] domaine [des sous-vêtements] que la start-up veut pousser l'innovation. Son idée : adapter des procédés comme le tricotage circulaire, utilisé notamment dans la fabrication de chaussettes, à celle des sous-vêtements. Aujourd'hui, ce savoir-faire exige une main-d'oeuvre qualifiée, mais qui disparaît avec les départs en retraite", explique Les Échos.
"Sur 100 millions de sous-vêtements masculins consommés en France, à peine 5 millions ont été fabriqués dans l'Hexagone. On ne pourra rapatrier ces volumes qu'en robotisant, pour avoir des gains de productivité, ce qui permettra de créer des emplois ailleurs qu'en production, dans la logistique par exemple", confie au quotidien le dirigeant de l'entreprise, Guillaume Gibault, qui avec R3iLab va rencontrer des fabricants de machines et directeurs industriels.
Elon Musk fait un pas de plus vers sa conquête de l'espace
"Une énorme révolution pour les voyages dans l'espace". Voilà comment a réagi Elon Musk, patron de Tesla et SpaceX, suite à l'envoi, jeudi 30 mars 2017, d'une fusée dans l'espace. Particularité de ce vol ? La fusée avait déjà été utilisée et un étage a pu être récupéré.
Au-delà de la performance technique, un moyen de réduire " drastiquement " les coûts de voyage dans l'espace, servant les ambitions de conquête du milliardaire, dont le rêve est la mise en place de liaisons commerciales vers Mars. L'idée, à terme, serait ainsi de réduire de 30 % le prix des missions afin d'être plus compétitifs que ses concurrents, parmi lesquels Arianespace et Blue Origin, la société de Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon. A lire sur Les Échos.
Protection des données : la CNIL durcit la règle
Prévenir plutôt que guérir, c'est aujourd'hui la posture adoptée par la CNIL au sujet de la protection des données. Isabelle Falque Perrotin, Présidente de la CNIL et du G29 (rassemblement des CNIL Européennes) a annoncé ce lundi que d'ici le mois de mai 2018, les entreprises devront se mettre au pas d'une nouvelle règlementation.
Sont concernées près de 80 000 entreprises en France, ayant établi un fichier client et un suivi à partir d'une personne. Pour éviter l'accumulation de procédures administratives, la CNIL recommande la mise en place d'une politique de protection des données en amont, dès la création d'un produit ou d'un service pour responsabiliser et autonomiser les gérants. La nomination d'un délégué à la protection des données sera obligatoire d'ici là.
Les entreprises devront également être en capacité de fournir une preuve du consentement préalable à la récolte des données d'un client. La CNIL fournira en ce sens des packs de conformité et des référentiels par secteur. Elle espère avec ce dispositif qu'un changement culturel s'opère. En cas de manquement, une sanction pourra être appliquée de l'ordre de 2 à 4 % du chiffre d'affaires annuel, relate Les Échos. Pour Isabelle Falque Perrotin, il s'agit ici de "rendre sa souveraineté numérique à l'Europe".
Ludovic Lesieur, p-dg de start-up et précaire
Dans un portrait publié par Le Parisien cette semaine est contée l'histoire du p-dg Ludovic Lesieur, 39 ans et père de deux enfants. Installée à l'IoT Valley, campus technologique de Labège propulsé par la société Sigfox, la start-up Capturs commercialise 150 euros pièce une mini-balise GPS dédiée aux amateurs de randonnée et d'ultra-trail (une compétition de course en milieu naturel). Il est jusqu'ici parvenu à vendre 800 pièces de son invention Made in France (produite à Chambéry, en Savoie). Mais malgré son invention, le dirigeant déplore son statut d'indépendant précaire.
Le p-dg espère une entrée d'argent avec une prochaine levée de fonds à 300 000 euros. Il déclare ne pouvoir actuellement embaucher que des stagiaires au montant minimum, les ingénieurs jeunes diplômés étant trop coûteux avec les charges additionnelles.
Cet ancien ingénieur en aéronautique a le regard tourné vers les présidentielles et espère qu'un candidat fasse un pas dès son élection pour proposer une réduction des charges sociales et patronales et la mise en place d'une assurance-chômage pour encourager les indépendants dans sa situation.