La revue de presse éco de la semaine (1er au 5 mai)
Publié par La Rédaction le - mis à jour à
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité cette semaine ? Pas de panique. Nous vous proposons un petit tour de l'actualité économique du 1er au 5 mai 2017. Au programme : dirigeants anti-FN, Paris 2024, Bruxelles, Embauche PME et start-up africaines.
Olivier Mathiot (PriceMinister) et Jean-Baptiste Rudelle (Criteo) dénoncent le programme du FN
Alors que les Français sont appelés à désigner leur futur président de la République, dimanche 7 mai, Olivier Mathiot, pd-g de PriceMinister et Jean-Baptiste Rudelle, pd-g de Critéo, dénoncent dans deux tribunes publiées sur le site des Échos, les conséquences du programme politique de Marine Le Pen (Front national).
Cofondateur de PriceMinister, Olivier Mathiot critique par exemple la proposition de taxer les produits importés alors que la candidate prône un patriotisme économique. "Les réalités économiques sont beaucoup plus complexes que le discours du FN. Croire par exemple que la France peut se suffire à elle-même commercialement est un leurre. La France est un pays de taille intermédiaire, elle n'a pas la taille critique pour s'en sortir seule. Alors que l'Europe est un vrai marché", fustige-t-il, déplorant également le risque de voir les difficultés pour les entreprises françaises à recruter de jeunes diplômés étrangers et à trouver de nouveaux investisseurs.
De son côté, Jean-Baptiste Rudelle, pdg de Critéo, société de ciblage publicitaire internationale, met en avant, dans la tribune, le "paradoxe" des idées de la candidate FN. Selon lui, il y a une dichotomie entre le souhait de taxer les contrats de travailleurs étrangers et vouloir combattre les délocalisations. Alors qu'il confie se battre pour maintenir l'activité de Critéo en France malgré les sollicitations et les pressions, le dirigeant estime que "c'est exactement l'inverse qui va se passer. Les délocalisations vont se multiplier, on va détruire de l'emploi en France".
L'autre sujet d'inquiétude pour Jean-Baptiste Rudelle est la sortie de la zone euro portée par Marine Le Pen. "Pour nous, qui exportons à plus de 90 % nos prestations, ce serait de la folie."
Découvrez nos décryptages des projets politiques :
- Présidentielle 2017 : les conséquences d'un retour au franc pour les PME
- Le Pen / Macron : leurs mesures sur l'IS, le CICE et le temps de travail analysées
Fin programmée de l'aide "Embauche PME"
Lancée début 2016, la prime à l'embauche vise à aider les entreprises de moins de 250 salariés, à hauteur de 4000 euros, à embaucher en CDI ou CDD de plus de six mois, des employés dont la rémunération mensuelle brute n'excède pas 1,3 Smic (1924,39 euros) pour 35 heures de travail par semaine.
Prorogée six mois en 2017 -alors qu'il avait été question un temps de la prolonger pendant un an- elle prendra fin le 30 juin 2017. Les entreprises pourront ainsi continuer de n'en bénéficier que pour les contrats de travail débutant à cette date au plus tard. Les demandes s'effectuent via un portail dédié. À lire sur Les Échos.
Paris 2024 : les PME se mettent en avant pour les J.O.
Dans l'éventualité d'une organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris pour 2024, les PME se préparent à conquérir les marchés ouverts par cet événement macroscopique. Un surcroît d'activité considérable (10,7 milliards d'euros) est attendu pour Paris et la région Ile-de-France avec une estimation de création de 247 000 emplois dans le BTP et le tourisme essentiellement. Pour décrocher des marchés d'ici la réponse en septembre prochain, les PME ont intérêt à se préparer pour ne pas rater le coche, rappelle France Bleu.
Youness Bourimech est patron de cinq PME à Bondy (93) dont BMB, une société du BTP. S'il n'a pas pu se positionner pour l'Euro 2016, il compte sur les JO et participe à des comités de candidature Paris 2024 depuis un an à cet effet. Il a notamment participé à une réunion avec des patrons brésiliens, ce qui lui a ouvert les yeux sur l'ampleur de la tâche : "Ils m'ont parlé de choses auxquelles je ne faisais même pas attention sur les JO comme la décoration, les mascottes, les drapeaux : ce sont de petits accessoires mais en fait c'est un énorme chiffre d'affaires" s'étonne t-il.
Pour aider les TPE-PME à attraper la balle au vol, les principaux syndicats ont co-signé une charte sociale avec le comité de candidature, qui s'engage ainsi à prioriser les entrepreneurs d'Ile-de-France et en Seine-Saint-Denis et à leur fournir un accompagnement. Le but étant d'éviter que tout ne soit raflé par les grands groupes.
Les projets de Bruxelles en faveur des PME européennes
Faciliter les démarches des entreprises face aux difficultés administratives d'accès au marché unique. Mardi 2 mai, la Commission européenne a présenté plusieurs mesures en faveur d'un meilleur accès à l'information pour les entreprises et ressortissants de l'Union. Concrètement, Bruxelles souhaite imposer aux États membres la mise en place d'un portail numérique unique rassemblant près de treize démarches, selon Les Échos. D'ici à 2020, ce site fournirait des informations précises et exhaustives sur les formalités relatives à la création d'entreprises ou à la déclaration de salariés par exemple.
En parallèle, la Commission souhaite également créer un "outil d'information sur les marchés". Un service qui lui permettrait d'obtenir des informations précises sur l'activité des entreprises et leurs marchés afin de déceler les bonnes pratiques et les éventuelles entraves au marché unique.
Cependant, ce projet, qui sous-entend l'adoption d'un règlement spécifique permettant l'obtention de ces informations, aujourd'hui impossible, est accueilli avec frilosité par les entreprises. D'aucuns pointent le risque de devoir diffuser des informations sensibles sur leurs activités.
PSA roule vers la voiture autonome avec la start-up nuTonomy
La voiture de demain sera autonome. Pour continuer sa course dans ce marché en pleine évolution, PSA a annoncé la signature d'un partenariat avec la start-up américaine nuTonomy, fondée par des anciens du MIT et spécialisée dans la voiture sans chauffeur. L'idée est de développer son offre sur ce créneau. "Nous comptons disposer de plusieurs milliers de voitures sans chauffeur offrant des services de transport à la demande dans des villes en Europe ou aux États-Unis d'ici 2020", explique au Figaro Anne Laliron, du constructeur automobile.
Dans le cadre de ce partenariat, de premiers tests seront réalisés à Singapour en septembre prochain. PSA a beaucoup à gagner à cette collaboration. "La start-up dispose d'un savoir-faire reconnu dans plusieurs domaines. D'abord, elle maîtrise la circulation de véhicules autonomes dans un environnement urbain. Ensuite, elle travaille sur la voiture sans chauffeur, quand PSA est présent sur des systèmes de plus en plus autonomes mais qui requièrent toujours un conducteur [...] Enfin, la start-up vise le marché du transport à la demande, c'est-à-dire le robot-taxi, et pas celui des particuliers", développe le quotidien.
Faire du business aux USA : des start-up témoignent
Elles sont douze. Douze start-up de tous les domaines d'activité à avoir intégré l'accélérateur The Refiners, afin de se préparer à vendre sur le marché américain. À mi-parcours de leur formation, certains de leurs dirigeants témoignent dans L'Usine Digitale.
Ainsi, ces quelques semaines ont aidé les entrepreneurs à mieux appréhender les usages locaux (comme arriver à l'heure - les retards étant particulièrement mal vus aux États-Unis - ou encore préférer des mails précis et directs pour ne pas faire perdre de temps à leurs interlocuteurs), à gagner en visibilité sur les réseaux sociaux ou encore, en échangeant avec de premiers contacts, à réorienter leur cible afin de mieux être en adéquation avec le marché. Autre enseignement : une autre vision de l'échec, beaucoup moins mal vu de l'autre côté de l'Atlantique...
Déterminés... à entreprendre dans les quartiers
Démocratiser l'entrepreneuriat des jeunes, notamment dans les quartiers populaires. Telle est la vocation de l'association Les Déterminés, parrainée par Pierre Gattaz, et dont Les Échos livre un bilan, deux ans environ après sa création. À savoir : une soixantaine de jeunes formés, douze entreprises créées dans tous les secteurs d'activité, la diffusion de l'esprit entrepreneurial marqué notamment par la capacité à aller jusqu'au bout de ses projets.
L'association propose des parcours de formation sur cinq à six semaines incluant du tutorat de chefs d'entreprise, un accompagnement en matière de marketing, vente, communication, financement, business plan... ainsi que la rencontre avec des entrepreneurs à succès comme Ludovic Le Moan, fondateur de Sigfox, ou Thierry Marx. Une nouveauté : elle envisage, en 2017, la création de promotions à Lyon et à Nancy.
M6 veut incuber des jeunes pousses
Le groupe de télévision M6 se lance dans l'incubation de start-up avec "Up by M6". Tous les six mois, une dizaine de start-up seront accueillies dans les locaux de l'entreprise, pour atteindre de 20 à 35 places à terme, en fonction des effectifs de ces dernières. Le but pour la chaîne : se rapprocher des méthodes de travail de ces entreprises en devenir, les aider à grandir et faire émerger de nouvelles idées en son sein.
Pour Valéry Gerfaud, directeur général de M6 Web, "la personnalité des créateurs d'entreprise sera très importante". L'hébergement des sélectionnées sera gratuit. À l'issue des six premiers mois d'incubation, des investissements à hauteur de 100 000 euros pourront être consentis par M6 en fonction des projets, ou par mode de financement en private equity (prestations en design, en développement informatique...). Les dirigeants recevront le soutien de parrains M6 parmi les cadres ou les membres de la direction du groupe, rapportent Les Echos.
Le projet a été bâti de concert avec Tapptic, une agence de conseil Belge qui avait déjà assisté RTL Group à développer la plateforme 6Play.
Bpifrance récompense cinq start-up Africaines
L'Afrique a un très fort potentiel d'entreprises en puissance. Sur le continent, l'adoption rapide du mobile et l'essor des transactions mobiles ainsi que le déploiement du haut débit insufflent une dynamique entrepreneuriale sans précédent.
C'est ce que souhaite révéler le concours des innovations numériques Digital Africa 2017, organisé par Bpifrance et l'Agence Française de Développement. 5 start-up Africaines et 5 start-up Françaises des secteurs de la fintech, santé, environnement, énergie et agriculture ont été sélectionnées. Dévoilés à l'occasion du 27e sommet Afrique-France à Bamako, rapporte Bpifrance, les lauréats africains sont... : FarmDrive (Agriculture), GiftedMom (Santé), Weebi (Fintech), MoGo ! (Energie) et OTrac (Prix du public). Ces jeunes pousses bénéficient désormais d'un programme d'accompagnement et de soutien à la croissance.
50 millions d'euros pour les PME innovantes du secteur de la Défense
Il s'agit d'un "enjeu majeur pour la souveraineté de notre système de défense qui repose sur une industrie forte et compétitive" a précisé Laurent Collet-Billon, délégué général pour l'armement, à propos de l'ouverture d'un fonds à hauteur de cinquante millions d'euros pour les start-up, TPE et PME innovantes et stratégiques du secteur de la Défense. L'initiative a été signée ce mardi, par deux partenaires : la DGA (Direction générale de l'armement) et Bpifrance, pour une mise en place en 2017, révèle Le Figaro avec l'AFP.
Cet accompagnement financier se veut un soutien en fonds propres et quasi propres des entreprises et une consolidation de la filière de la Défense, destinée aux "entreprises qui disposent d'un savoir-faire de produits et/ou de technologies stratégiques pour la performance des systèmes de défense français ou destinés au marché d'exportation de l'industrie française" mentionne le communiqué.
Bpifrance, acteur de la transition énergétique
Bpifrance a annoncé la semaine dernière avoir acquis 5 % du capital d'Albioma, société spécialisée dans la biomasse. Une prise de participation qui, selon La Tribune, symbolise son engagement en faveur des entreprises "vertes". "La transition énergétique et écologique (TEE) est un secteur économique dynamique qui a besoin de financements long terme [...] elle figure dans la loi de création de Bpifrance, assortie d'objectifs dès le premier plan stratégique établi en 2013", déclare au site économique Pascal Lagarde, l'un de ses directeurs exécutifs.
Pour preuve, la banque publique a, en 2016, accompagné 1 400 entreprises spécialisées dans la transition énergétique et investi 1,4 milliard d'euros dans le secteur, soit 14% de plus qu'en 2015. Cela concerne, surtout, du cofinancement longue durée de projets d'énergies renouvelables. "Bpifrance a investi 70 millions d'euros en capital innovation dans des cleantech et 250 millions d'euros dans des projets industriels innovants", précise par ailleurs La Tribune.
Présidentielle 2017 : l'heure du choix !
Alors que les Français sont appelés, dimanche 7 mai, à choisir leur futur président de la République, la rédaction de Chef d'Entreprise vous a proposé tout au long de la campagne de découvrir les programmes des différents candidats au poste de chef de l'Etat.
Lors de ce second tour, Emmanuel Macron (En Marche !) est opposé à Marine Le Pen (Front national). Pour vous accompagner dans votre choix, vous pouvez lire ou relire le programme économique d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen spécifique aux TPE et PME.
En parallèle, la rédaction vous propose de découvrir les décryptages des principales mesures de chaque candidat :
- Le Pen / Macron : leurs mesures sur l'IS, le CICE et le temps de travail analysées
- Présidentielle 2017 : les conséquences d'un retour au franc pour les PME
- Présidentielle 2017: comment l'Europe finance les TPE et PME françaises