Patronat : quelles entreprises se cachent derrière le Medef, la CGPME et l'UPA ?
Publié par Marion Perroud le | Mis à jour le
44% des entreprises françaises de plus de 11 salariés seraient affiliées à des organisations patronales, selon une étude de la Dares du 22 septembre 2015. Des adhésions qui diffèrent le plus souvent selon la taille et le secteur des établissements. Passage en revue des principaux enseignements.
Tour à tour, elles se disputent la parole des petits patrons mais quelles entreprises représentent réellement les principales organisations professionnelles d'employeurs ? Dans une étude publiée mardi 22 septembre 2015, la Dares revient sur le profil des sociétés affiliées aux plus importants mouvements patronaux de France, que sont le Medef, la CGPME et l'UPA.
Des données datant de 2011 qui, si elles ont peu évolué, sont à prendre avec des pincettes. Le millefeuille de branches et fédérations professionnelles relevant de ces organisations nationales provoque en effet souvent une affiliation indirecte voire multiple des entreprises adhérentes (ex : l'UIMM cotise par exemple à la fois au Medef et à la CGPME).
Si près des trois-quarts des répondants* estiment que la représentativité de ces instances est "faible ou très faible", ils sont tout de même 44% à affirmer adhérer à au moins une organisation professionnelle. Leur choix d'affiliation(s) varie le plus souvent selon la taille de la société et son secteur d'activité.
Medef : le hub des grandes entreprises
Pour ce qui concerne le Medef, l'étude note ainsi que la majorité des répondants revendiquant leur adhésion à cette organisation "appartiennent soit à de grandes entreprises multi-établissements, affiliées à des fédérations qui adhèrent uniquement à cette confédération, soit à des entreprises de taille moyenne qui adhèrent à des organisations affiliées aussi à la CGPME".
À noter également que l'industrie, le BTP et les transports y sont les secteurs les plus représentés. Par ailleurs, pour plus du quart des adhérents du Medef, l'activité principale est orientée sur des marchés internationaux (contre une moyenne de 20% de l'ensemble des affiliés).
CGPME : le repère des petites entreprises multi-affiliées
La CGPME compterait, elle, dans ses rangs une majorité de sociétés "mono-établissement" de 20 à 100 salariés. Parmi les sociétés de plus de 11 salariés, près d'un adhérent sur deux (43%) est issu de la métallurgie et du BTP. 58% des adhérents évoluent sur un marché essentiellement local ou régional.
La Dares souligne toutefois que "de nombreuses organisations affiliées à la CGPME, tout en revendiquant "une culture plutôt PME" pour des raisons utilitaires et stratégiques, considèrent important d'être également affiliées au Medef". 11% des affiliés adhèrent ainsi à ces deux organisations.
UPA : le bastion des artisans et commerçants
Enfin, plus des deux tiers des entreprises affiliées à l'UPA comptent moins de 50 salariés. Sans surprise la branche de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme y est très représentée (30%), suivie de celle du transport (21%) et du BTP (17%).
De par la nature de leurs activités respectives, ces sociétés sont très peu présentes à l'international et se focalisent essentiellement sur leur écosystème régional.
*Méthodologie :
Ces résultats sont issus de l'enquête Relations professionnelles et négociations d'entreprise (REPONSE) 2010-2011. Réalisée dans 4023 établissements du secteur marchand non agricole, de 11 salariés ou plus (20 salariés dans les éditions antérieures), l'enquête met en perspective les points de vue des acteurs en interrogeant à la fois un représentant de la direction, un représentant du personnel (lorsqu'il y en a un) et un échantillon de salariés. Le questionnement porte sur la présence et la nature des instances de représentation du personnel, les politiques salariales et de gestion du personnel, la tenue de négociations et la conclusion d'un accord collectif, l'existence de conflits collectifs et la perception du climat social.