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Véhicules électriques : comment expliquer le retard des entreprises ?

Publié par Colin de Korsak le - mis à jour à

La conversion des flottes automobiles à l'électrique prend plus de temps que prévu au sein des entreprises françaises. Parmi les raisons qui expliquent ce retard, les idées reçues des salariés ou le prix d'achat d'un véhicule neuf.

Les entreprises françaises peinent à électrifier leur parc de véhicules. Près de deux tiers (60%) des organisations concernées par la loi d'orientation des mobilités (LOM) ne respectent pas les quotas imposés, d'après une étude de l'ONG Transport et environnement (T&E). En effet, la loi LOM oblige les sociétés ayant une flotte de plus de 100 véhicules ainsi que les loueurs à augmenter progressivement leur part de véhicules électriques : 10% en 2023, 20% en 2024.

Le coût d'acquisition, un premier frein

Plusieurs freins expliquent ce lent passage à l'électrique au sein des entreprises. Premièrement, le coût d'un véhicule : « Le prix d'acquisition d'un véhicule électrique est effectivement plus élevé qu'un modèle thermique », rappelle Pauline Brun Messa, directrice Commerciale et Marketing chez Movivolt. À titre d'exemple, la location longue durée d'un Renault Scenic électrique coûte environ 830 euros par mois, contre 623 euros pour sa version thermique.

Pourtant, à long terme, le véhicule électrique s'avère plus économique : « Les frais d'entretien et d'énergie sont nettement inférieurs », souligne la spécialiste. « Beaucoup de professionnels ne réalisent pas cette différence et se concentrent uniquement sur le prix d'achat initial », ajoute-t-elle.

L'appréhension des salariés

En outre, certains salariés craignent de ne pas disposer d'un nombre suffisant de bornes de recharges. Toutefois, après un déploiement massif ces dernières années, la France compte plus de 146 771 points de recharge publics en 2024 : « Ce sont souvent les salariés qui manifestent plus de réticences que les dirigeants, car ils ne sont pas encore familiarisés avec les véhicules électriques », assure la directrice commerciale.

En parallèle, de nombreux gestionnaires de flottes n'agissent que sous la pression de potentielles sanctions réglementaires. « L'année 2024 est encore timide, car beaucoup d'entreprises attendent d'être confrontées à une véritable contrainte avant de faire le pas », observe-t-elle. Selon elle, la législation française n'est pas suffisamment contraignante pour accélérer cette transition.

Au-delà des contraintes, l'aspect environnemental est moins évoqué, pourtant essentiel. En effet selon l'Ademe, une voiture électrique roulant en France a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d'un modèle similaire thermique. Par ailleurs, les véhicules électriques ont d'autres vertus comme la réduction du bruit en ville et de particules fines dans l'air.