Le jour où... j'ai convaincu le rappeur Lil Wayne d'investir dans ma start-up
Publié par Victor Louzon (propos recueillis par Amélie Moynot) le - mis à jour à
Pour faire connaître sa marque, Victor Louzon, fondateur de Wize & ope, entreprise de montres streetwear, a une stratégie : envoyer des produits à des célébrités. Jusqu'à faire mouche avec le rappeur Lil Wayne, au-delà de ses espérances... Il raconte.
Pour conquérir nos clients, nous privilégions le placement de produit auprès de célébrités, stars de téléréalité ou joueurs de foot. Nous en avons déjà 300 à 400 à notre actif, comme Adrien Rabiot ou Paul Pogba. Mais nous nous sommes dit, en rêve, pourquoi ne pas aller plus loin tout en sachant que ce serait compliqué...
Lil Wayne fait partie des plus grandes célébrités aux États-Unis. Notre rapprochement s'est fait dans un contexte favorable. Lorsque Dr Dre [un rappeur américain, NDLR] a revendu une fortune sa société de casques audio, les managers d'artistes se sont dit qu'il y avait un business. Voilà pourquoi ceux de Lil Wayne ont ouvert leur porte.
Mais il a fallu batailler pour les convaincre. Nous ne voulions pas devenir une licence et nous avons mis plus d'un an pour monter le projet. À l'époque, Lil Wayne avait déjà 55 millions de fans sur Facebook. Le soir où il a annoncé son entrée au capital (à hauteur de 20 %), le 13 octobre 2013, notre site a buggé !
Explosion des ventes
Dès le départ, l'impact sur les ventes est double. Auprès des fans de Lil Wayne, et des nombreux distributeurs qui nous ont sollicités. Par ailleurs, les ventes en ligne ont explosé : d'une par jour ou par semaine, nous sommes passés à une centaine par jour, dont 80 % aux États-Unis.
Et il y a eu un effet "boule de neige" dans différents pays. En Italie, la marque s'est retrouvée en magasin à côté de Gucci et Prada. Le pays représente aujourd'hui 50 % du chiffre d'affaires de Wize & Ope, contre 10 % avant Lil Wayne ! En France, nous entrons chez Colette. En revanche, nous notons peu d'impact en Asie ou en Allemagne.
Aujourd'hui, j'ai des contacts une fois par mois avec lui ou son équipe. Parfois nous partons même en tournée avec Lil Wayne. Pour les décisions importantes, mes associés me donnent leur ressenti.
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Par ailleurs, ses apparitions médiatiques continuent de faire de l'effet. À l'été 2017, le rappeur passe chez Jimmy Kimmel [un show télévisé très populaire outre-Atlantique, NDLR] avec nos lunettes tatouées. Le lendemain, les ventes en ligne bondissent de 0 à 600 pièces.
Pour résumer, les bénéfices sont bien là, notamment en termes d'image de marque et de potentiel business. Autre avantage : l'énergie que cela apporte à notre société. Elle aide à nous projeter dans l'avenir, c'est ultra-motivant !
S'associer avec une star reste très risqué car elle n'a pas une vie normale. Il faut y être préparé. Le danger, c'est de vouloir devenir le reflet de la personne. Et nous faisons tout pour éviter cela : Lil Wayne ne figure pas sur notre page d'accueil, par exemple. Pour réussir, il faut savoir s'effacer quand il faut et aussi être en phase avec l'artiste.
Vente de montres et autres accessoires streetwear
Paris (VIII e arr.)
Victor Louzon, 44 ans
W&O Group SARL > Création en 2008 > 6 personnes + distributeurs
CA 2016 1,5 M€ (10 à 15 M€ en valeur commerciale)
@wizeandope