Interview Dominique Besnard fondateur de la société « Les Aventuriers du Vin »
Publié par Les Aventuriers du Vin le - mis à jour à
Les aventuriers du Vin est une société de formation et d'évènementiel en oenologie. Nous proposons le plus grand choix de cours thématiques sur les vins français et les vins du monde en français et en anglais pour les entreprises et les particuliers.
On dit souvent que les vins bio sont meilleurs que les autres. Est-ce vrai ?
Les personnes qui participent à mes évènements sont de plus en plus demandeurs d'informations à ce sujet. Il y a aujourd'hui un véritable intérêt autour des questions environnementales. Les français veulent en effet comprendre les différences entre les vins classiques et cette famille des vins « bio » qui grandit de jour en jour (vins bio, biodynamie et naturels) que l'on trouve de plus en plus chez les cavistes et dans les restaurants. Alors oui les vins en bio sont en général meilleurs mais ce n'est pas une règle générale.
Comment expliquez-vous cette intérêt pour les vins bio ?
La consommation de vin en France a chuté de plus de 20% ces 20 dernières années, selon les statistiques de l'Organisation internationale du vin (OIV). En parallèle les consommateurs sont de plus exigeants en terme de qualité et les vins en bio sont perçus comme un gage de qualité qui rassure. Cela est d'autant plus vrai que pour les nouvelles générations le vin est perçu comme un produit complexe, difficile d'accès avec ses 400 appellations d'origine et ses étiquettes difficilement compréhensibles. L'autre point fondamental est la prise de conscience des enjeux environnementaux et notamment du dérèglement climatique par ces nouvelles générations. Acheter un vin bio est aussi un « geste pour la planète » et un désir de boire un produit sain qui a été produit en harmonie avec la nature et non contre elle.
En quoi pouvez-vous aider vos clients à faire les bons choix ?
Le bon choix est double selon moi. Tout d'abord il s'agit de choisir ce qui va vous procurer un maximum de plaisir. Cela passe donc par une meilleure connaissance de ses propres goûts, une capacité à comprendre l'univers du vin et à faire le lien entre ces deux paramètres. Pour ce faire je propose une méthode pédagogique qui permet d'atteindre ces objectifs rapidement. Le bon choix c'est aussi prendre en compte les critères environnementaux et pour cela il faut les comprendre : Quel est le lien entre réchauffement climatique et goût du vin ? Pourquoi certains vins en agriculture conventionnelle sont meilleurs que des vins bio ?
Peut-on parler d'achats responsables en matière de vin ?
Comme toute production agricole, le vin a un impact environnemental. Cela est d'autant plus vrai que si la viticulture ne représente que 3% de la surface agricole en France, elle consomme 20 % des pesticides. Acheter des vins qui respectent l'environnement c'est donc d'une certaine manière un geste écoresponsable. C'est aussi aider toute une nouvelle génération de vignerons qui travaillent en bio et représente l'avenir du vin français, second excédent commercial après l'aéronautique ne l'oublions pas. Toutes les entreprises aujourd'hui prennent en compte dans leur stratégie et leur communication les enjeux de transition écologique et d'empreinte carbone. C'est également le cas dans le milieu viticole c'est pourquoi je développe de plus en plus cet aspect dans mes interventions car cela intéresse le consommateur que nous sommes mais aussi le citoyen.
Vous organisez souvent des ateliers oenologiques en entreprises. Que leur apportez-vous ?
L'univers du vin est un excellent support pour créer de la convivialité et rapprocher les gens. Selon le contexte, je développe une approche historique, géographique, terroir, culturelle, économique et bien sûr sensorielle du vin. Il fait partie de notre culture nationale et en même temps la complexité de nos terroirs et de nos réglementations le rend souvent difficile d'accès. Mon objectif essentiel est donc de démocratiser la dégustation de vins car les gens ont tendance à se dire qu'ils ne sont pas capables de reconnaître un bon vin ce qui est faux bien sûr.
Quelles sont les thématiques les plus demandées par vos clients ?
Hormis la thématique des vins bio dont nous avons déjà parlé, les thèmes qui concernent les vins étrangers rencontrent un succès grandissant. Mes clients ont soif de découvrir de nouveaux horizons, de nouveaux styles de vins. Les français voyagent de plus en plus sur les cinq continents et se sont beaucoup ouverts aux cuisine du monde ces dernières années. C'est donc très logiquement qu'ils s'intéressent de plus en plus aujourd'hui aux vins de Nouvelle Zélande, d'Afrique du Sud, des USA ou de Croatie.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Ce métier est aussi une passion. Parvenir à la transmettre aux autres en faisant découvrir l'univers du vin est pour moi la plus belle des récompenses. Lorsque j'ai réalisé un diner oenologique pour un grand groupe japonais, les participants venaient du monde entier et notamment d'Asie. En se quittant je voyais leurs yeux briller de plaisir : ils avaient compris ce qu'est la culture gastronomique française et notre rapport au terroir. Un autre exemple qui me vient à l'esprit est un coaching que j'ai réalisé pour une dirigeante d'entreprise. Elle avait besoin de comprendre les codes et le langage du vin dans la cadre de son activité professionnelle. Ce travail en duo a d'abord été pour elle source d'épanouissement personnel, et dans un second temps cela lui a permis de renforces certains « soft skills » notamment la confiance en soi, l'humilité et la créativité.