RSE : où est en le secteur de l'évènementiel B2B dans sa mue verte ?
Publié par Colin de Korsak le | Mis à jour le
L'événementiel destiné aux professionnels doit revoir sa copie face aux nouvelles contraintes des entreprises. L'aspect environnemental devient un critère de plus en plus important au moment de choisir son prestataire.
Le secteur de l'événementiel B2B n'est pas encore au point sur la RSE. Le domaine d'activité est même en retard, selon Maxime Eduardo, co-fondateur de Naboo, plateforme de réservation de séminaire. En effet, la prise en compte de la dimension RSE nécessite des investissements sur le long terme pour les établissements, notamment de revoir ses fournisseurs et son système d'énergie. Ces changements nécessitent des fonds, difficiles à obtenir dans un contexte inflationniste et marqué par la crise du financement.
De plus, la RSE impact le modèle économique des acteurs : « Être responsable coûte plus cher, ce qui est répercuté sur le prix », souligne l'entrepreneur. Toutefois, cette situation évolue. Les grands groupes, obligés par les nouvelles réglementations, mettent de plus en plus de contraintes RSE sur leurs fournisseurs : « les établissements et les prestataires vont être amenés à s'engager davantage », décrypte le cofondateur.
Deux mondes différents
Deux types d'organisations se distinguent en RSE dans l'événementiel B2B. D'un côté, une partie de l'hôtellerie et des établissements ont pris beaucoup d'avance et certains sont déjà labellisés B Corp comme Metafore, qui propose des événements haut de gamme dans Paris. Ce type de structure répond aux besoins de leur clientèle, souvent des grands groupes exigeants sur les critères environnementaux de leurs événements.
Effectivement, ces derniers demandent le bilan carbone de leurs séminaires et un score RSE pour chaque prestataire « Ces requêtes proviennent quasi exclusivement du SBF 120 », indique le dirigeant. À l'inverse, le reste des enseignes n'a pas pris le virage de la RSE mais demeure plus compétitif sur les prix, qui reste le critère numéro un pour la majorité des entreprises.
De nouveaux lieux pour l'événementiel B2B
La métrique RSE rebat les cartes au sein de l'événementiel B2B. De nouveaux lieux émergent pour répondre à la demande. C'est le cas de Youza, qui proposent des écolodges au coeur de la forêt. En outre, le train s'impose comme le mode de transport privilégié pour les séminaires d'entreprises : « prendre l'avion c'est l'équivalent de 20 trajets en train dans un bilan carbone ». Par conséquent, la proximité avec une gare devient impérative pour un établissement : « 90% des demandes sur notre plateforme concernent des lieux à moins de 15 minutes en voiture d'une gare », témoigne Maxime Eduardo.
Ainsi, les entreprises minimisent le transport du dernier kilomètre et privilégient les événements en France : « depuis le covid les séminaires dans l'hexagone ont augmenté de 30% », précise-t-il. De fait, certaines régions sortent du lot, comme l'île de France et les territoires autour (Normandie, Oise) ainsi que la Provence, accessible en TGV. Les propriétaires de domaines sortent gagnant de cette tendance. Effectivement, bon nombre de ces lieux autrefois réservés exclusivement le week-end pour des mariages, ce sont lancés dans l'accueil de séminaire en semaine.
Par ailleurs, la réduction de l'empreinte carbone des séminaires passe aussi par la restauration. À cet effet, les sociétés demandent de plus en plus de la nourriture majoritairement végétarienne. Pareillement, les établissements proposant des produits locaux et de saison sont mis en avant. De surcroît, la tendance du zéro déchet émerge, privilégiant les couverts et les contenants réutilisables.
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