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La Fabrique à poudre turbine à plein régime !

Publié par Stéphanie Gallo Triouleyre le | Mis à jour le

Elle affiche seulement un an d'existence mais son créneau de la compression de poudres, pour les recharges de produits cosmétiques ou alimentaires par exemple, cartonne.

Il court après le temps, il court après les mètres carrés, il court après les nouveaux salariés à recruter, il court après les volumes à livrer. Bref, Mickaël Urrea doit gérer l'hypercroissance de la Fabrique à Poudre, la start-up qu'il a créée l'année dernière près de Saint-Étienne. Une phase que de nombreux chefs d'entreprise estiment aussi difficile à apprivoiser que les périodes de creux (mais plus enthousiasmante évidemment). Il lui faudrait en réalité des journées de 48 heures pour venir réellement à bout de toutes ses tâches, mais celui qui se décrit comme un hyperactif semble s'en tirer plutôt bien.

Marché porteur

Son créneau : la compression de poudre en sous-traitance pour des marques de cosmétique, d'agroalimentaire ou encore d'hygiène. Un positionnement porteur, tiré par de jeunes marques promouvant une consommation plus sobre.

Depuis des années, on connaissait en effet les tablettes pour lave-vaisselle ; désormais cette technologie de compression de poudre se diffuse dans d'autres secteurs. « Un produit acheté sous forme solide, puis reconstitué à domicile, est bien moins volumineux qu'une bouteille de shampoing ou qu'un litre de lessive par exemple qui contiennent essentiellement de l'eau en réalité. Cela signifie des économies gigantesques en transport par camion, soit des tonnes et des tonnes de CO2 évitées, ainsi que des millions de bouteilles en plastique à usage unique », souligne le jeune entrepreneur de 28 ans. Son client principal n'est autre que 900.care, cette start-up qui vient de lever 2 millions d'euros et souvent présentée comme une potentielle future licorne. Celle-ci propose, sur abonnement, des bâtonnets d'ingrédients actifs compressés (soin des cheveux, gels douche, comprimés de dentifrice à croquer, produits d'hygiène de la maison, etc.) grâce auxquels ses clients reconstituent à domicile le produit final en ajoutant eux-mêmes l'eau nécessaire.

Le concept plaît, attire de plus en plus de clients. Les cadences de la Fabrique à Poudre, un de ses principaux prestataires, doivent donc être accélérées. « Nous avons déjà réussi, en développant de nouvelles machines, en prenant de l'expérience, à parvenir à une cadence de 200 bâtonnets à la minute. Progressivement, on devrait réussir à faire le double », commente Mickaël Urrea. Une nécessité, d'autant que la jeune entreprise industrielle sécurise son avenir en diversifiant sa clientèle : Lxir (boissons santé), Spring (détergents), bouillons de légumes, etc. Et demain, sa propre gamme de détergents en marque blanche.

Croissance durable

En 2023, la Fabrique à Poudre avait produit 1,6 million de tablettes/bâtonnets. Un score qu'elle a dépassé allégrement dès le mois de janvier cette année avec une production d'1,8 million d'exemplaires en quelques semaines... Pour poursuivre cette croissance sereinement, l'entreprise doit désormais pousser les murs et recruter. Elle est déjà passée de neuf salariés en janvier à plus de vingt cet été. « Quoi qu'il en soit, je reste prudent, je travaille sur une croissance durable et profitable », confie l'entrepreneur.