Croissance externe: les entreprises françaises restent prudentes
Publié par Bénédicte Gouttebroze le - mis à jour à
Si la croissance externe constitue un levier de développement attrayant pour les entreprises françaises, ces dernières restent prudentes dans leurs acquisitions, selon l'étude menée par le cabinet Denjean & Associés. Le point sur les stratégies de croissance externe en France.
Quelles sont les stratégies de croissance externe des entreprises françaises? Pour lever le voile sur cette question, Denjean & Associés, société d'expertise comptable, d'audit et de conseil dédiée aux grandes entreprises, ETI et PME de croissance, a sondé 144 décideurs financiers d'entreprises issus de ces 3 catégories de structures sur leurs opérations de croissance externe menées entre 2010 et 2015. "Un total de 70% d'entreprises ont été attirées par ce levier de développement rapide", souligne Thierry Denjean, président de Denjean & Associés. En effet, 50% des répondant ont réalisé un ou plusieurs rachats au cours des 5 dernières années, et 20% indiquent avoir eu de tels projets.
Quelle est la stratégie adoptée pour ces opérations d'acquisition? Les entreprises françaises misent plutôt sur la sécurité que sur la prise de risque, en ciblant des sociétés dont l'activité est complémentaire à la leur (58%), voire parfaitement identique (45%). Les start-up, jeunes entreprises innovantes à fort potentiel de croissance, souvent représentées comme des poules aux oeuf d'or en puissance, n'attirent pas les entreprises du panel, qui leur préfèrent largement des sociétés matures: seuls 33% des sondés ont pris le risque de miser sur ces jeunes pousses. Prudentes, les entreprises françaises cherchent avant tout un "clone" qui viendrait compléter leur offre de service ou qui leur permettrait d'accroître leurs parts de marché.
À noter, l'appétence pour l'international reste limitée: le développement à l'international n'apparaît qu'en 4e position dans les objectifs des rachats (35%), et 81% de ces opérations ont été réalisées en France.
Freins à l'acquisition, projets d'avenir... La prudence reste de mise
Concernant les freins à l'acquisition, la découverte de risques rédhibitoires, communément appelés "cadavres dans le placard", reste en première position. Un fait remarquable: alors que les banques sont bien souvent accusées de frilosité par les chefs d'entreprise lorsqu'il est question de financement, en matière de croissance externe, l'obtention de crédits bancaires ne semble pas être un problème. En effet, si certains projets d'acquisition n'ont pas abouti, aucune des sociétés concernées n'impute cet échec à la non-obtention des crédits bancaires nécessaires.
Côté projets d'avenir, les entreprises françaises sont assez partagées: à la question "envisagez-vous de faire une ou des opérations de croissance externe pour 2016", 51% des sondés répondent par la positive. À noter, la croissance appelle la croissance: parmi celles qui envisagent ce type d'opération, 61% ont déjà réalisé au moins une acquisition entre 2010 et 2015.
Méthodologie: enquête réalisée en ligne du 22 mars au 6 avril 2016 sur la base d'un questionnaire conçu par Denjean & Associés. La réalisation du sondage a été confiée à l'institut MRCC. Population sondée: décideurs financiers de PME (72%), d'ETI (23%) et de grandes entreprises (5%). 144 sondés (ayant répondu à l'intégralité des questions).
Pour aller plus loin, consultez l'article "Les directeurs administratifs et financiers et la croissance externe : Diam Bouchage, Deleplanque, Rians, Kenzo..."