Je suis dans le conseil, quel serait le meilleur statut ?
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Prenons l'hypothèse d'un créateur d'entreprise dont l'activité serait de réaliser des missions de conseil. Il perçoit des indemnités de retour à l'emploi versées par le Pôle emploi. Existe-t-il un statut idéal permettant d'optimiser et de sécuriser la situation de ce créateur ?
Quel statut pour celui qui voudrait créer une entreprise dans le conseil ? C'est la question à laquelle répond Frédéric Turbat, expert-comptable, dans son ouvrage "Créer son entreprise". Selon lui, dans une vision à long terme – dépassant trois ou quatre années –, le statut qui semble adapté à une telle situation doit pouvoir répondre aux critères suivants :
Quelle structure juridique ?
Hormis des situations fiscales et sociales personnelles très spécifiques, le statut qui répond à ces critères est celui d'une société commerciale de type SAS ou SARL. Compte tenu de l'activité de conseil nécessitant une visibilité plus marquée d'une part et comportant des risques liés à la responsabilité d'autre part, il est souvent déconseillé au créateur de s'immatriculer en entrepreneur individuel. L'installation sous forme de personne morale sera privilégiée. La constitution d'une société commerciale lui apportera la meilleure protection de son patrimoine personnel tout en assurant une visibilité plus significative.
Quel statut social ?
Le second critère pour choisir entre la SAS et la SARL (à associé unique ou pluriel) consiste à se poser la question du statut social du dirigeant.
Cas 1
Pour toute personne à plus de 10 ou 12 ans de la retraite, prévoyant de se rémunérer dans les années à venir, mieux vaut privilégier le statut de gérant majoritaire de SARL. Le créateur cotisera moins fortement à la retraite que dans un statut salarié, mais disposera du temps minimum nécessaire pour ajuster sa retraite avec des cotisations sociales facultatives (de type Madelin). De plus, il se présentera à la retraite avec deux périodes conséquentes d'acquisition de trimestres : une période longue de salariat (avant la création d'entreprise) et une période certes plus courte mais significative (10 à 12 ans) en travailleur non salarié. En fonction de sa rémunération et des résultats générés par son activité nouvelle, il aura la faculté de compenser le déficit de retraite par rapport au régime salarié, et éventuellement de cotiser de manière à percevoir une meilleure pension de retraite.
Cas 2
Une personne proche de la retraite, dont la carrière antérieure est très majoritairement composée de salariat, devra privilégier le statut de président de SAS. Lorsque le créateur fera valider ses droits à la retraite, ses cotisations auront une seule origine (le salariat) : il aura donc optimisé le calcul de la retraite de base. En revanche, il n'aura pas assez de temps pour se constituer une autre retraite par des voies complémentaires issues de la société qu'il aura constituée. À titre personnel, il pourra cotiser plus fortement dans le cadre d'un PERP et en toucher les fruits très peu de temps après, lors de son départ à la retraite. Le créateur sera accompagné par Pôle emploi pendant 36 mois, période au cours de laquelle il lui sera sûrement délicat de toucher une forte rémunération. En revanche, s'il désire toucher des dividendes, il est souhaitable qu'il perçoive de la rémunération en qualité de président de sa société.
Autre élément à prendre en compte, la société peut être immatriculée au domicile personnel du créateur, permettant d'intégrer une partie du coût de la résidence principale dans les charges de l'entreprise. Il conviendra de prêter attention à l'augmentation de la cotisation foncière des entreprises (CFE), dont le montant varie en fonction de la valeur locative du siège social.
Pour aller plus loin
Créer son entreprise, par Frédéric Turbat, propose une réponse pratique à 130 questions que vous pourriez vous poser lors de la création d'une entreprise. Un livre des éditions Privat. Voir le livre sur Amazon.