[Tribune] Pas de doute : ce sont les NTIC qui créent le plus de valeur !
Publié par Jean-Baptiste Vallet, fondateur de Digital Business School le - mis à jour à
Le marché boursier identifie les entreprises des nouvelles technologies de l'information comme étant créatrices de valeur, primus inter pares.
A tous ceux qui se poseraient la question de savoir quel est l'impact du digital dans nos économies occidentales, il y a un fait indéniablement révélateur.
Replongeons-nous au moment du krach boursier de 2008. A son plus bas, le 9 mars 2009, l'indice S&P 500 qui regroupe les 500 plus grosses valorisations boursières américaines représentait une capitalisation globale de 5,9 billions de dollars. Neuf ans plus tard, alors que le marché a été "bull", avec une tendance à la hausse constante depuis 9 ans, la capitalisation boursière des S&P 500 représente 24,5 billions de dollars (en octobre 2018), soit plus de quatre fois la valeur de l'indice en 2009.
Qu'est ce qui peut expliquer cette croissance continue de la valeur générée aux États-Unis ? La politique économique de Donald Trump vers une baisse de la fiscalité pro-business et des contraintes réglementaires ? Les politiques de quantitative easing et de stimulus monétaire de Ben Bernanke poursuivies jusque début 2018 par Janet Yellen, les patrons successifs de la Fed ? Les conséquences du plan de relance de l'économie américaine d'Obama ? Un peu de tout cela bien sûr... mais surtout le dynamisme des entreprises technologiques américaines.
En effet, si la capitalisation des sociétés du S&P 500 a augmenté de 18 billions de dollars sur la période, 30% de la valeur créée est due aux 73 sociétés technologiques de l'indice. Mieux, 16% de la croissance de l'indice est générée par seulement quatre sociétés : Apple, Google, Microsoft et Facebook. A elles seules, ces quatre structures ont vu leur valorisation passer de 300 milliards de dollars en 2009 à 3 billions. Aujourd'hui, la valorisation globale du secteur informatique représente 6,3 billions de dollars. A titre de comparaison, les télécoms aux États-Unis ne représentent que 0,5 billion, l'énergie 1,4 billion, la finance 3,4 billions.
Autrement dit, l'économie américaine est tirée par l'innovation technologique, informatique et les nouveaux usages associés. Ce qui est valable outre-atlantique l'est aussi en Europe, et ailleurs dans le monde accessoirement. C'est pour cela qu'il est crucial que les champions technologiques européens puissent conserver une main d'oeuvre qualifiée pour créer, sur notre continent, plus de valeur. Aujourd'hui et demain. Former c'est bien, capitaliser sur la formation par des politiques de rétention des talents en Europe, ce serait pas mal non plus.
Bio
Diplômé de SciencesPo et de l'ESCP, Jean-Baptiste Vallet a travaillé pour la DG de Lagardère Active avant de rejoindre le conseil en stratégie chez Deloitte Consulting. Il est spécialisé en stratégie digitale. Créateur de l'agence mobile Système Polaire, créateur du Vivaki Institute pour Publicis Group, il est depuis 2012 consultant spécialisé pour de grands comptes (Bpifrance, Caisse des Dépôts,...).
En plus de son activité de consulting, Jean-Baptiste Vallet a fondé Digital Business School, une école spécialisée dans la transformation digitale. Il est professeur en stratégie digitale, en France et aux États-Unis, et auteur de deux livres : Commerce Connecté (ed. Eyrolles) et Le Génie Français n'est pas mort (ed. Cherche Midi).