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Innovation digitale : une conduite du changement à mesurer et à intégrer

Publié par Anthony Griffin, Directeur Financier et Opérations, Insight le - mis à jour à

Les technologies sont au coeur des organisations et tout le monde veut innover. Pour autant, il est important de veiller à l'articulation entre les métiers et de nouveaux process qui peuvent coûter très cher, voire dépasser les investissements prévus s'ils ne sont pas accompagnés.

Dans ce contexte, la direction financière a plus que jamais un rôle stratégique à jouer dans les dépenses d'investissement.

Innovation : la nécessité d'un ROI maîtrisé

Aujourd'hui, plus personne n'y échappe : toutes les entreprises sont entrées dans une logique d'innovation digitale. Cet objectif est souvent conduit par la direction des services informatiques, une DSI dont on sait qu'elle est la championne en matière de pilotage de la transformation. Pourtant, les projets d'innovation, bien que nécessaires pour faire progresser l'organisation dans son ensemble, ne rencontrent pas toujours le succès escompté, pour de nombreuses raisons, et tout particulièrement les réticences de certains collaborateurs face au changement.

Si la mise en place de nouveaux outils vise bien à améliorer le quotidien de tous, encore faut-il justifier leur implémentation si on veut en favoriser l'adoption. Or, on se rend compte qu'en oeuvrant "au service de", la DSI ne dispose pas du recul et des outils nécessaires à la pleine réussite d'un projet de transformation, et encore moins de la capacité à mesurer correctement leur véritable retour sur investissement. Il est nécessaire en effet d'impliquer des compétences différentes autour d'un objectif commun. C'est cette transversalité qui sera garante d'une visibilité sur l'ensemble du projet, et ainsi d'un ROI maîtrisé, indispensable si on veut gérer des process qui peuvent coûter très cher, voire dépasser les investissements s'ils ne sont pas correctement accompagnés.

ROI : le rôle indispensable et prépondérant de la DAF

Comment, dès lors, favoriser le développement et l'adoption de projets IT, et garantir une meilleure visibilité sur leur retour sur investissement ?

Force est de constater que les investissements ne se réduisent pas à une simple question technologique. Il s'agit avant tout, nous le disions, d'une logique de transformation. Dans cet échiquier, la DAF doit donc assumer de jouer un rôle clé.

Plus aucune décision n'est prise quant à la stratégie et à l'évolution de l'entreprise sans avoir recueilli au préalable son action et sa validation. Le rôle décisionnaire de la direction financière n'étant plus à prouver, il est primordial, dans un monde de plus en plus orienté résultats, de l'impliquer très en amont, et ce à plusieurs niveaux : recherche des projets les plus structurants, embauche des profils pertinents et définition de leurs coûts, mais aussi accompagnement de bout en bout pour assurer le coût réel d'investissement et de ses différents impacts sur l'organisation.

Prendre en compte les besoins de chacun

Bien sûr, il ne s'agit pas d'impliquer la DAF uniquement sur le suivi du déploiement d'outils financiers, car in fine, tous les systèmes finissent par se déverser dans les transactions financières, lesquelles donneront dès lors un éclairage réaliste de l'activité de l'entreprise. C'est le fait de se concentrer sur un département, et de négliger le lien entre les différentes entités de l'entreprise, qui est la cause de nombreux échecs. Cette charnière qu'on ne valorise pas assez, c'est l'humain : transformer sans associer, c'est prendre le risque de dépenser sans gagner. Au mieux de ne pas compter sur le ROI escompté, au pire de perdre en crédibilité, et en chiffre d'affaires.

Si la DAF doit continuer à faire confiance au pouvoir technique de la DSI, elle doit aussi s'assurer que la transversalité du projet est non seulement bien prise en compte dans son coût, mais aussi qu'elle pourra être mesurée. Et garder en tête, de bout en bout, que le premier asset de l'entreprise, ce sont ses collaborateurs. La direction financière a toutes les clés en mains pour leur expliquer l'intérêt d'un projet de transformation, pour souligner les bénéfices à l'adoption, et mettre en place l'accompagnement nécessaire à la conduite du changement. Il ne suffit pas de former à l'utilisation d'un outil : il faut également que l'utilisateur soit convaincu de son intérêt et de sa valeur ajoutée dans le cadre de ses missions quotidiennes.

La solution, une fois la DAF impliquée, est de reconnecter le projet de transformation au contexte de chacun. Et en transversalité avec les autres départements, il s'agit de ne pas oublier que la technique sans l'humain ne sera au mieux qu'un feu de paille. Alors oui, la dépense en matière de communication, de formation et de ressources sera peut-être plus élevée, et le ROI peut-être plus long à appréhender. Mais il en va de la pérennité d'une entreprise qui sera dès lors capable de mesurer les coûts cachés de ses projets, tout en étant certaine d'oeuvrer selon des besoins avérés, de ses propres collaborateurs comme du marché.

Pour en savoir plus

Anthony Griffin, Directeur Financier et Opérations chez Insight