[Inspiration : La relève] Des jouets pour Noël
Publié par Julien Ruffet le | Mis à jour le
Les start-up françaises sont pluridisciplinaires et elles n'oublient pas le secteur du jouet. Créatives, elles en profitent pour le réinventer à leur manière, souvent teintée d'écoresponsabilité.
Deux héros
« Les Minis Mondes, c'est l'histoire de deux petits héros qui font le tour du monde », explique Quentin Ory, cofondateur. À l'origine, il décide avec son associée de dériver les personnages. « Nous avons des figurines, des jeux de société, des magazines, et bientôt une série animée. Les jouets, destinés aux enfants de 1 à 11 ans, sont en plastique recyclé et faits en France », affirme l'entrepreneur. Leur idée, vient d'un combat : lutter contre les 75 000 tonnes de déchets générés par l'industrie du jouet chaque année.
L'abonnement en tête des revenus
Côté distribution, l'entreprise est née sur le web et s'y est développée. « Nous nous sommes fait connaître sur les réseaux sociaux en vendant sur notre site. Aujourd'hui, nous commercialisons chez des distributeurs comme Nature et Découvertes, Monoprix, Bonhomme de bois et près de 250 indépendants », résume le chef d'entreprise. Mais l'abonnement aux magazines représente deux tiers des revenus, avec 35 000 abonnés à 60 euros par an.
Preuve de concept
« Pour réaliser une preuve de concept, nous avons fait 1 000 précommandes en 2019. Elles ont généré 30 000 euros et, pour compléter, nous avons obtenu un prêt bancaire de 200 000 euros. Initiative France nous a également prêté 70 000 euros », détaille le cofondateur. Ces fonds permettent à l'entreprise de grandir et signer un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros en 2021. Une posture qui lui permet de lever 3,5 millions d'euros en septembre 2021. Les financements serviront notamment au développement de la série animée.
Koa Koa initie la bricole
« Nous réalisons des kits de bricolage pour les 6-10 ans, afin de leur faire découvrir la mécanique, l'électricité et la science » retrace la fondatrice de Koa Koa, Kim Goldstein. Ainsi, elle travaille avec des designers afin d'imaginer des outils éducatifs à utiliser au quotidien. Pour débuter, l'entrepreneure s'adresse à France Active et Initiative France afin de rassembler 20 000 euros. Elle contracte en plus un prêt bancaire de 7 000 euros. « J'ai lancé le service en 2015 sous la forme de box par abonnement, mais j'ai arrêté en 2018 car les produits devenaient trop complexes pour ce mode de distribution », remarque-t-elle. Elle s'est dès lors lancée dans le BtoB avec des distributeurs tels que Nature et Découvertes, Fnac, Cultura ou encore des musées et des boutiques indépendantes. « J'ai ensuite traduit mon kit en six langues afin de le commercialiser en Angleterre, en Corée du Sud, à Hong Kong, en Suisse, en Espagne, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche, aux États-Unis et au Canada », explique la fondatrice. L'international représente 60 % de ses revenus.
Les drôles de bouilles pour colorier écoresponsable
« Nous commercialisons des jouets, des meubles et des activités pour les enfants de 2 à 9 ans, le tout en écoresponsable », détaille Martin Duretz, cofondateur des Drôles de bouilles. Le produit phare de l'entreprise, c'est la Coloritable, c'est-à-dire une table sur laquelle colorier. « Nous utilisons du bois qui vient du Portugal. Les produits y sont aussi assemblés. À leur arrivée en France, ils sont accueillis à Lille par un ESAT (Établissement et service d'aide par le travail, NDLR) qui prépare et expédie les produits, retrace-t-il en évoquant la RSE. Toutes les 50 tables vendues, nous en donnons une à une association ou un service hospitalier pour enfant. Et depuis la création en 2020, nous en avons vendu 7 000. » Au départ, les deux fondateurs se rencontrent à l'incubateur Euratechnologie à Roubaix. Lorsqu'ils décident de s'associer, ils se lancent dans un modèle 100 % web. « Depuis Noël 2021, nous ouvrons aux marketplaces et aux réseaux de distribution, en particulier les concept stores », confie Martin Duretz.
Le Jouet Simple prolonge la durée de vie des jouets
Le Jouet Simple propose des jouets consignés en plastique recyclé et recyclable. « La consigne constitue 15 % du prix. Et vu que la durée de vie moyenne d'un jouet est de huit mois, nous tentons de répondre à l'obsolescence », définit Pierre Véron, le fondateur. Lui, travaille dans le monde du jouet depuis huit ans. « Je n'étais plus aligné avec la production de jouets complexes à l'autre bout de monde. J'ai voulu revenir à l'essentiel », affirme-t-il. Pour se lancer, l'entrepreneur investit 200 000 euros en mêlant un prêt bancaire, un prêt du Réseau Entreprendre et l'autofinancement. Il investit alors dans la création de moules et dans les matières premières. « Cela nous permet de tout produire dans notre usine d'Oyonnax. Pour la distribution, nous sommes présents dans 550 magasins. Nous avons choisi de ne pas aller sur le web car nous avons quatre produits différents destinés aux petits de zéro à trois ans. Nous partons du principe que les clients ont besoin de toucher nos jouets », retrace-t-il. L'entreprise prévoit de sortir un nouveau produit en octobre, avec en parallèle le lancement d'une campagne de financement participative.
Smarteo défriche le codage pour les plus jeunes
Smarteo veut enseigner le codage aux enfants à partir de 6 ans. « Le dispositif s'adresse aux collectivités, aux établissements scolaires et périscolaires, aux médiathèques, aux bibliothèques et aux centres culturels », explique Abdelmoughith Feki, le fondateur. La solution consiste à réaliser des ateliers ludiques avec un animateur sous la forme de jeux avec des robots. La formule périscolaire est également accessible à la maison par abonnement à partir de 29 euros par mois. « Pour nous lancer, nous avons investi 50 000 euros en fonds propres. En plus de ça, nous avons rassemblé 80 000 euros via des prêts bancaires, et 30 000 via Bpifrance. Ces fonds ont permis le développement de la solution et le déploiement en BtoB », détaille l'entrepreneur.
Pour la suite, Smarteo envisage de développer son réseau d'animateurs à échelle nationale afin de privilégier l'apprentissage en présentiel. « Nous voulons être accessibles à tous les enfants, quelle que soit leur localisation », relève le fondateur. Labellisé entreprise innovante, Smarteo a remporté en septembre 2022 le prix d'innovation Made in 92.