Métiers artisanaux : tendance ou phénomène pérenne ?
Publié par Nicolas de Bronac, fondateur de Sequoia Pressing le - mis à jour à
Les entreprises sont tributaires des effets de mode et doivent donc perpétuellement se réinventer. La mode est cyclique tout le monde le sait alors la tendance ne serait-elle pas de revenir à des métiers « authentiques » qui répondent mieux à la fameuse quête de sens, elle aussi très à la mode ?
« La mode », voici le maître-mot qui fait trembler les entreprises. Toujours plus exigeantes, toujours plus rapides, les tendances sont partout et imposent, d'une certaine manière, aux entreprises de faire preuve d'une imagination sans borne pour ne pas être hors course.
Une fois ce postulat posé, il faut s'interroger sur le point de savoir comment une entreprise peut perdurer et se démarquer dans un milieu de plus en plus compétitif.
Le modèle de l'entreprise disruptive est-il nécessairement la panacée ? Le temps ne serait-il donc pas venu de mettre en avant des métiers plus « authentiques », des métiers artisanaux ?
Les modes sont indispensables, d'abord parce qu'elles sont d'une certaine manière une forme de progression ; ensuite parce que certaines s'inscrivent dans le temps et perdurent pour in fine ne plus être des effets de mode.
Technologie et artisanat : deux mondes
Si les mondes de la finance et de l'économie n'ont d'yeux aujourd'hui que pour les fintech, medtech, biotech, legaltech, bref toutes les start-up qui se terminent par le suffixe « tech », qui brillent par leur caractère disruptif, leur inventivité et leur rentabilité présumée, il n'en demeure pas moins que d'autres types d'entreprises existent et sont tout autant valeureuses.
N'en déplaisent aux plus connectés d'entre nous, ces entreprises tout aussi valeureuses que les start-ups innovantes donc, sont, même si elles sont résolument tournées vers des métiers artisanaux, partie intégrante de notre économie et, elles aussi, créatrices d'emplois et de valeur.
Le retour en force du goût pour l'artisanat
Cette dernière décennie, nous avons assisté à un retour en force de l'authenticité, d'un goût prononcé pour la nature et une accélération de la prise de conscience environnementale.
Cette tendance s'est même accentuée avec l'épidémie de Covid incitant alors les Français à quitter les villes pour des zones rurales. Un retour aux sources en quelque sorte...
En effet, qui n'a pas autour de lui entendu parler d'anciens cadres qui ont quitté leur entreprise après quinze ans de bons et loyaux services pour se consacrer à un projet totalement différent comme celui d'ouvrir une épicerie fine bio ou devenir charpentier ? Loin de moi l'idée de leur adresser ici une critique ! Mais ce sont là des illustrations de ce phénomène qui consiste à revenir à des activités artisanales ou manuelles et ce n'est surement pas, selon moi, une tendance.
En effet, les métiers artisanaux ont toute leur place dans notre monde économique. D'abord parce qu'ils sont souvent peu impactant sur le plan écologique ; ensuite parce que certains d'entre eux permettent à ceux qui le souhaitent d'opérer une reconversion professionnelle -si, si pensez bien à cet ami qui a tout quitté pour devenir producteur de vin en Bourgogne- et parfois même ils offrent à ceux qui en ont besoin une voie de réinsertion dans la vie professionnelle.
Finalement, que les métiers artisanaux répondent ou non à un simple effet de mode, peu importe. Comme dans toute tendance, certains savent tirer leur épingle du jeu et perdurer et parfois ce qui était censé n'être qu'éphémère s'est ancré.
L'histoire même de notre chère Tour Eiffel en est un excellent exemple : celle qui a suscité un intérêt majeur pendant l'exposition universelle de 1889 devait pourtant disparaitre à la fin de l'événement et elle est aujourd'hui, non seulement, bien en place, mais aussi l'un des monuments les plus imités au monde.
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