DAE : plus qu'une obligation, un geste citoyen !
Publié par Katharos le | Mis à jour le
Depuis le 29 juin 2018, certains types d'établissement recevant du public (ERP) sont dans l'obligation de s'équiper en défibrillateur automatisé externe (DAE). Mais au-delà de l'obligation légale, se doter d'un DAE est une action forte.
Le DAE : quelle obligation ?
Il aura fallu plus de 10 ans avant qu'une loi obligeant la présence de DAE dans les établissements recevant du public ne soit définitivement adoptée par le gouvernement.
Depuis plusieurs années, les professionnels de santé tirent la sonnette d'alarme : trop de gens meurent encore d'une crise cardiaque en France.
40 000 à 50 000 décès liés à une crise cardiaque ont lieu chaque année et un grand nombre pourrait être évité.
Une première avancée pour la législation entourant les DAE avait eu lieu en 2007 quand un décret autorisant toute personne à utiliser un DAE avait été publié. C'était une grande avancée mais cela n'était pas encore suffisant.
Désormais, le nombre de DAE installés en France va augmenter de manière significative grâce à la publication de la loi du 29 juin dernier relative au défibrillateur cardiaque.
De plus, ce texte législatif crée une obligation de maintenance pour les propriétaires de ces ERP de s'assurer de l'entretien du DAE et de ses accessoires, ceci afin d'éviter au maximum le risque que l'appareil ne fonctionne pas lors d'une intervention.
Qui est concerné ?
Le DAE aura besoin d'être visible et facile d'accès afin de perdre le moins de temps possible lors d'une intervention.
De plus, si un même site contient plusieurs ERPs, alors ceux-ci pourront mettre en commun un DAE.
A ce jour, les types et catégories d'ERP concernés n'ont pas encore été établis par décret ministériel mais cela ne saurait tarder.
Mais pourquoi attendre pour s'équiper ?
Pourquoi s'équiper en DAE ?
Quatre minutes ! En cas d'arrêt cardiaque, vous avez quatre minutes pour intervenir. Au-delà, les chances de survies diminuent de 10% avec chaque minute qui passe. Il faut également savoir que les secours mettent en moyenne 13 minutes pour arriver sur place.
Chaque citoyen à son rôle à jouer et se doit d'intervenir lorsqu'il est témoin d'un malaise cardiaque. Vous pouvez bien évidemment, après avoir appelé les secours, commencer un massage cardiaque. Cependant, sans l'utilisation d'un DAE dans les premières minutes, les chances de survie ne sont que de 9 à 10%.
Si un DAE est utilisé dans les premières minutes suivant le malaise, les chances de survie sont de 85%.
C'est pourquoi s'équiper est si important : les DAE sauvent des vies ! Vous pouvez sauver des vies.
Si des DAE étaient disponibles sur tout le territoire, à chaque coin de rue, dans chaque magasin, alors les statistiques seraient tout à fait différentes.
Bien que le nombre de DAE ait augmenté ces dernières années (on estime aujourd'hui qu'il y a entre 160 000 et 180 000 sur le territoire), il faudrait beaucoup plus de DAE pour faire une réelle différence.
C'est d'ailleurs pourquoi cette nouvelle loi prévoit aussi la création d'un registre national de DAE. En effet, cela permettra de recenser tous les DAE accessibles qui se trouvent sur le territoire et donc de diminuer considérablement le délai d'intervention sur une victime.
La création de cette base de données nationale aura pour but de recenser les lieux d'implantations et l'accessibilité des DAE sur l'ensemble du territoire.
Le taux de survie dans des villes ou pays qui mettent en place des actions concrètes de lutte contre les arrêts cardiaques atteindrait entre 20 et 50% contre 8% en France.