Pour gérer vos consentements :

Devenir micro-entrepreneur pour créer sa société plus tard ?

Publié par La rédaction le - mis à jour à

Créer son entreprise a quelque chose d'intimidant. Dans son livre "Créer son entreprise", l'expert-comptable Frédéric Turbat répond à des questions simples pour permettre de se lancer en toute quiétude. Pour ce nouvel extrait, il est question du tremplin 'micro-entreprise' vers...une vraie société.

Certains entrepreneurs souhaitent " voir si le marché prend " avec leurs nouveaux services ou produits, tout en limitant les risques et les coûts ; si l'aventure ne s'avère pas concluante, il sera simple de clore l'activité. Dans cette démarche, il s'agit de démarrer en étant micro-entrepreneur et ensuite de se transformer en SARL ou en activité individuelle plus classique.

Micro-entrepreneur, est-ce le statut idéal pour se lancer ?

La question mérite d'être posée au vu de l'image véhiculée par la micro-entreprise, et il serait dommage de prendre le risque de n'être pas tout à fait crédible lors du lancement d'une nouvelle activité. Dans certains cas, le statut juridique et l'image qu'il représente sont à analyser avec précaution avant de se lancer. Par ailleurs, tout le monde connaît les seuils - ou a une idée du volume d'activité maximum - en deçà desquels il est possible de s'inscrire en micro-entrepreneur ; certains partenaires de l'entreprise (clients ou fournisseurs, par exemple) pourraient penser que ce n'est qu'une petite activité dont le responsable n'envisage pas de développement fort et donc manque de crédibilité. Une activité peut éprouver des difficultés à se lancer sous le statut de micro-entrepreneur et se développer plus rapidement sous format SARL ou SAS : il convient de bien analyser l'ensemble de ses partenaires pour apprécier s'ils vont s'intéresser au statut de l'entreprise avant de valider définitivement le choix de la forme juridique.

La question de la TVA

Lors du démarrage d'une activité professionnelle, l'entrepreneur engage un certain nombre de dépenses inhérentes à l'étape de lancement et de développement. Or, dans le statut de micro-entrepreneur, la TVA n'est pas récupérable sur les dépenses. Le fait d'être assujetti à TVA ne comporte pas que des contraintes ! Cela dit, cette remarque est à nuancer : si les clients de l'activité sont constitués de particuliers, il peut être intéressant de ne pas leur facturer de la TVA en plus du prix. Enfin, un argument nettement moins comptable ou fiscal qui ne milite pas en faveur de ce lancement en deux étapes : dans le désir de créer son entreprise, il survient un moment où chaque entrepreneur constate qu'il faut se jeter à l'eau, tel Cortés qui profita du fait que ses vaisseaux étaient endommagés pour les faire brûler,et ainsi força ses troupes à aller de l'avant et à se lancer dans la conquête. Il peut être nécessaire, à un certain moment dans le processus de création d'entreprise, de " brûler ses vaisseaux " et de se lancer, de prendre quelques risques et d'" y aller ", sans que ce soit un raisonnement à appliquer dans toutes les situations de création d'entreprise...

Quelle autre solution ? Il est conseillé de sélectionner le statut qui sera correctement dimensionné à une activité en phase de croissance ou de maturité, et donc de prendre le risque minime d'avoir une structure peut-être surdimensionnée pendant les premiers temps.

Pour aller plus loin

Créer son entreprise, par Frédéric Turbat, propose une réponse pratique à 130 questions que vous pourriez vous poser lors de la création d'une entreprise. Un livre des éditions Privat. Voir le livre sur Amazon.


La rédaction vous recommande