Entrepreneurs et militaires en reconversion échangent leur quotidien
Publié par Maëlle Becuwe le - mis à jour à
22 chefs d'entreprise et 22 militaires candidats à la création ou à la reprise d'entreprise vont, en binôme et d'ici octobre, s'immerger dans le monde de l'autre, dans le cadre du parcours Défense-entrepreneurs, lancé le 5 juin 2014 par le ministère de la Défense et le Medef.
Jacky Isabello, co-fondateur d'AlgoLinked
Serial entrepreneur, Jacky Isabello a déjà trois sociétés à son actif, dont deux dans la communication et les relations presse, comme son nouveau né Algolinked, créé en juin 2014. Ce domaine, il l'a découvert lors de son service militaire, en tant qu'attaché à la direction de la communication d'Alain Madelin, alors ministre des Entreprises. Fils de pompier, il grandit dans une caserne, entouré de militaires. "Après avoir subi ses contraintes, j'ai redécouvert la valeur de cet environnement de vie. Les militaires ont des compétences exceptionnelles dans la gestion de situations complexes, dans le
management des hommes et dans la délégation de pouvoir. De plus, l'armée est une plateforme intégratrice comparable à l'entreprise", souligne-t-il.
Autre atout des militaires : leur capacité d'adaptation lorsque les procédures prévues s'avèrent peu adaptées aux situations sur le terrain. Au cours des prochains mois, il s'immergera pendant 48h sur un navire, l'occasion pour lui de se confronter à son adaptabilité et à la gestion de crise. Par ailleurs, il fera découvrir à son binôme, le capitaine de frégate Alexis Beatrix porteur d'un projet de création d'entreprise, le quotidien d'un entrepreneur et compte le sensibiliser à la désocialisation du chef d'entreprise. Il a d'ores et déjà eu l'occasion de l'alerter sur un point: "Pendant des années, les militaires ont dû obéir aux ordres de leur hiérarchie. Demain, leur supérieur sera le marché".
Boris Solin, capitaine de vaisseau
A 46 ans, dont 28 passés dans l'armée, le capitaine de vaisseau Boris Solin est prêt à se lancer dans sa nouvelle vie de chef d'entreprise. "J'ai envisagé le salariat pour ma reconversion, mais je me suis rendu compte, lors d'un stage de coaching cet hiver, que l'envie d'entreprendre et de mener à terme mon idée, mon projet, était plus forte", confie-t-il.
Peintre et sculpteur amateur, le militaire est attiré par le monde de l'art. Pendant ses dernières fonctions de commandement à Bayonne, il souhaite créer un événement visant à rassembler tous les peintres de la Marine Nationale lors d'une exposition. S'il ne s'est jamais concrétisé, ce projet a conforté Boris Solin dans son attirance pour le milieu artistique. Aujourd'hui, reste à savoir sous quelle forme : événementiel, galerie, services culturels... toutes les portes demeurent ouvertes. "J'ai différents projets en tête mais il me manque l'assurance qu'ils soient réalistes et réalisables", note Boris Solin. Y a-t-il un marché ? Où s'installer ? Quelles compétences doit-il acquérir ? Autant de questions en suspens sur lesquelles son binôme Gaëlle Gire, directrice générale de JM&G Productions, pourra le guider. Pendant sa semaine avec elle, Boris Solin espère découvrir la réalité de terrain d'un chef d'entreprise, identifier les obstacles auxquels il sera bientôt confronté ainsi que l'ensemble des outils qui lui permettront de mener à bien son projet, pour qu'il soit pérenne dans un an, trois ans, et plus encore.