"J'ai à coeur d'encourager l'entrepreneuriat féminin"
Publié par Propos recueillis par Marion Perroud le | Mis à jour le
Bientôt deux ans après son déploiement par le gouvernement, où en est le plan interministériel pour l'entrepreneuriat féminin ? Passage en revue des principales actions menées à l'échelle nationale et régionale avec la secrétaire d'État chargée des Droits des Femmes, Pascale Boistard.
En 2013, le gouvernement Ayrault a initié un plan de soutien à l'entrepreneuriat féminin. Deux ans plus tard, ce plan est-il toujours une priorité de l'actuel gouvernement ?
Pascale Boistard : Bien sûr, nous continuons d'agir en ce sens. 14 réseaux d'accompagnement à la création d'entreprise ont déjà signé une convention partenariale pour renforcer l'aide aux créatrices. En 2014, grâce au Fonds de garantie à l'initiative des femmes, 1 863 femmes ont été financièrement soutenues pour créer ou reprendre une entreprise, pour un montant total de garantie de 29 M€. Elles n'étaient que 1 724 en 2013. Cette progression est un indicateur de la réussite de ces programmes. Autre avancée majeure, la loi du 4 août 2014 sur l'égalité professionnelle enjoint désormais Bpifrance à porter une attention particulière à l'entrepreneuriat féminin.
Quelle est la situation à l'échelle des territoires ?
La première convention signée avec la Caisse dépôt et consignations s'est révélée très satisfaisante. Dans 21 régions, des plans d'actions locaux ont déployé les objectifs de la convention nationale de promotion de l'entrepreneuriat féminin. Début février, je viens de signer un second partenariat avec la Caisse des dépôts qui nous fixe de nouveaux objectifs sur l'incitation des femmes à la reprise d'activité ou encore sur l'aide à la création dans les territoires urbains sensibles et les zones rurales. Reste que ces programmes sont souvent mal connus des premières concernées.
De quelle manière oeuvrez-vous pour les sensibiliser?
Nous menons plusieurs actions en la matière tout au long de l'année comme la semaine de sensibilisation à l'entrepreneuriat féminin, qui sera reconduite pour la seconde édition du 9 au 14 mars prochains, en particulier auprès des collégiens, lycéens et étudiants. C'est aussi le rôle du site internet www.EllesEntreprennent.fr, créé l'année dernière, qui réunit sous l'égide de l'APCE l'ensemble des informations à destination des entrepreneuses.
À peine un dirigeant d'entreprise innovante sur 10 est une femme. Or, c'est par l'innovation que passera, entre autres, le redressement économique de la France. Que comptez-vous faire pour inverser la tendance?
Ces filières d'avenir sont en effet très masculines. L'école, les entreprises et les branches professionnelles ont un grand rôle à jouer pour susciter des vocations dans des domaines tels que le numérique ou l'industrie. C'est tout l'enjeu de la mixité des métiers qui se détermine au moment de l'orientation scolaire. La semaine de sensibilisation à l'entrepreneuriat féminin est d'ailleurs aussi l'occasion de dire aux jeunes qu'il n'y a pas de secteur fermé aux femmes en France. Plus globalement, il va de la responsabilité de la société d'oeuvrer pour faire émerger les talents - hommes et femmes - en leur donnant les clés des futures réussites de la France.