Travailler l'esprit d'équipe de sa start-up
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
De quelques salariés au départ, les start-up peuvent rapidement passer à 50, voire 70 collaborateurs ou plus au gré de l'évolution. Dès lors, la question se pose de savoir comment conserver un état d'esprit start-up au sein de ces équipes élargies.
Adaptabilité et flexibilité, les clés de la réussite
Dans un univers très concurrentiel, les start-up doivent absolument se réinventer au quotidien pour poursuivre leur croissance. Adaptabilité et flexibilité sont des éléments clés à intégrer pour la réussite de ces entreprises. Ce fonctionnement, basé sur l'agilité, repose essentiellement sur la responsabilisation et l'engagement des salariés. "Il ne faut pas dire aux gens comment faire telle ou telle chose, mais plutôt quel résultat est attendu", explique Erwann Rozier, co-fondateur de Fly The Nest, une société spécialisée dans l'innovation managériale au service des start-up.
Le développement ne doit en aucun cas freiner cette capacité des salariés à être impliqués totalement dans la réussite d'un projet commun. Passer un cap en termes d'effectifs ne nécessite pas de mettre un terme à un type de fonctionnement basé sur l'horizontalité, bien au contraire. Pour cela, les start-up doivent conserver un état d'esprit en se basant sur trois grands principes : la vision, la culture et le projet.
Une vision commune pour un développement cohérent
Pour Erwann Rozier, il est essentiel que "l'équipe sache quel est le but à atteindre, quelle est la direction prise par l'entreprise et quel va être l'avenir de l'entreprise à horizon deux ou trois ans". A la base, la vision existe dans la tête du ou des fondateurs de la start-up, mais n'est pas toujours formalisée.
Lorsque la société grandit en termes d'effectifs, il est rare que tout le monde soit d'accord sur les orientations à suivre. "Il est donc important d'avoir une vision d'entreprise. Savoir ce que l'on construit ensemble est un élément de motivation pour les salariés. Il faut qu'ils sachent précisément pourquoi ils se lèvent chaque matin !", poursuit Erwann Rozier. Cette vision, partagée avec les différentes équipes d'une entreprise, est l'une des bases de l'originalité et de la réussite des start-up.
Fédérer les équipes autour d'une culture commune
Pour les start-upers la culture de l'entreprise est primordiale. "Il est impératif que chaque salarié se sente bien au sein de son équipe, qu'il se sente appartenir à un groupe qui a une âme. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise culture d'entreprise, mais des cultures faibles ou fortes", poursuit Erwann Rozier.
Cette culture d'entreprise est vraiment un élément déterminant pour la réussite d'une start-up. "Cela permet à l'entreprise de savoir qui elle est et de travailler sur ses valeurs. Si chaque collaborateur partage cette culture, la start-up adopte des pratiques différentes de celles des autres", note l'expert.
Loin d'une image devenue un peu cliché d'une équipe réunie autour d'un baby-foot, la mise en valeur de la culture de l'entreprise s'inscrit comme un axe de management fort.
Le projet, base concrète qui soude une équipe
Pour encadrer sa vision et sa culture d'entreprise, la start-up doit se baser sur un projet. "C'est la partie concrète. En termes d'organisation, il faut savoir qui fait quoi, ce que l'on va faire demain", poursuit-il. Définir et adopter un projet commun au sein d'une petite structure est relativement aisé. Lorsque les effectifs deviennent plus importants, cela peut s'avérer plus compliqué.
Les dirigeants d'une start-up doivent donc absolument faire partager ce projet commun et ne pas hésiter à accorder leur confiance. "Il faut laisser le choix des moyens aux individus et regarder les résultats. La responsabilisation des salariés autour du projet commun est essentielle. L'état d'esprit start-up, c'est de ne pas dire aux gens comment faire, mais quel résultat est attendu", souligne le cofondateur de Fly The Nest.
Des facilitateurs plutôt que des managers
Là où le manager est présent pour indiquer ce qu'il faut faire à chacun, le facilitateur, souvent un expert, va expliquer pourquoi il faut le faire et comment. Cette fonction de facilitateur est très importante pour les start-up et leur permet de conserver une hiérarchie horizontale et leur agilité. Erwann Rozier donne un exemple précis du rôle de facilitateur : "Si on prend les commerciaux d'une entreprise, ils sont souvent en concurrence les uns avec les autres et même le directeur commercial doit vendre. Mais, au final, si on prend le meilleur vendeur (comme facilitateur NDLR) et qu'il forme les autres, c'est plus rentable qu'une concurrence acharnée."
Ces facilitateurs doivent faire partie de petites équipes. "Il faut des équipes sur chaque chantier et pas plus de 10 ou 15 personnes. Cela crée un périmètre d'intelligence collective tout en évitant les surplus d'interférences. Ces équipes doivent ensuite se réunir de manière régulière, généralement hebdomadaire. Cela permet de se recentrer sur la vision de l'entreprise et le projet à mener à bien", estime-t-il.
L'importance du recrutement pour les start-ups
Recruter la bonne personne pour le bon poste est un élément essentiel pour la croissance et le succès des start-up. En phase de recrutement, il faut savoir précisément ce que l'on cherche chez un candidat. Ensuite, il faut regarder si les postulants vont s'intégrer à l'entreprise. C'est là que la notion de culture de l'entreprise devient primordiale. Le côté humain et très important et, même en grandissant, une start-up doit le conserver. Il faut absolument savoir si la personne va s'intégrer facilement et ne pas se focaliser sur son seul CV. "Chez Fly The Nest, pour un recrutement, nous faisons un dîner avec le candidat qui peut durer plus de 4 heures et où on ne parle pas de travail", souligne Erwann Rozier.
Privilégier ainsi le côté culture de la société par rapport aux aspects purement techniques est un axe fort suivi par les start-upers et une clé pour une croissance continue.
Quelle que soit sa taille, une start-up se doit donc de conserver un fort intérêt pour l'humain et poursuivre sa croissance en misant sur un avenir commun pour l'équipe. Des collaborateurs soudés autour d'un projet, une communication élargie et un véritable état d'esprit commun lié à la culture de l'entreprise, telles sont les clés de la réussite.