Quelles sont les tendances technologiques préférées des investisseurs de la Silicon Valley?
Publié par Barbara Prose le | Mis à jour le
Mercredi 14 septembre 2016, au Hub Bpifrance, point de contact entre start-up et grandes entreprises, Freddy Mini, p-dg de Netvibes installé à San Francisco depuis une dizaine d'années, faisait le point sur les technologies qui attirent les investisseurs de la Silicon Valley.
Invité par le Hub Bpifrance à faire part de ses analyses sur les tendances technologiques plébiscitées par les capital-risqueurs de la Silicon Valley, Freddy Mini en a extrait vingt-et-un sujets "chauds". Vingt-et-une technologies qui, selon les données collectées sur les réseaux sociaux et notamment Twitter, ont été le centre de l'attention des médias et des capital-risqueurs dernièrement.
Parmi les sujets les plus populaires dans l'actualité figuraient en pôle-position les services financiers, le gaming, la mobilité, la sécurité et la protection des données personnelles, les transports, talonnés de près par la réalité virtuelle, l'automatisation et la robotique et la santé.
Les 21 tendances technologiques préférées des investisseurs de la Silicon Valley #svtrends #tech #bpifrance pic.twitter.com/BZLYOVNNLt
- Chef d'Entreprise (@Chef_entreprise) 14 septembre 2016
Du côté des capital-risqueurs californiens, les sujets les plus chauds sont le Big Data, l'Internet des Objets et les logiciels en Saas, tandis que l'intérêt reste stable pour le bitcoin et le blockchain, les infrastructures cloud, le secteur de l'éducation, les services financiers, l'alimentation, les jeux, la santé, le mobile, la sécurité et la protection des données, les transports et la réalité virtuelle.
Sont légèrement en berne dans leurs centres d'intérêt l'impression 3D, l'automatisation et la robotique, la biologie, les systèmes de messagerie, l'open source et l'analyse prédictive. Des chiffres intéressants à prendre en compte dans leur contexte - forcément éphémère puisqu'ils évoluent au gré des partages - et ne sont que les témoins des tendances à une période donnée.
Les investisseurs californiens ne sont pas les seuls à décider de quoi sera fait demain. Certains pays ont décidé d'entrer dans la danse et marquent les esprits en réalisant des investissements massifs dans la vallée.
La Chine en pleine forme
Dans ce coeur névralgique de la technologie qu'est la Silicon Valley, où cohabitent déjà les géants du Net Facebook, Amazon, Google, Microsoft et Apple, ce n'est pas parce que l'on s'y installe et que l'on cible son marché sur des technologies "dernier cri" que la magie opère instantanément. Preuve à l'appui, Freddy Mini cite l'entreprise de robotique Aldebaran, rachetée par le Japonais Softbank, appelée Softbank Robotics à présent, qui a des bureaux à San Francisco depuis 2014. Sur un marché proche, son voisin, le Chinois UbTech est aujourd'hui valorisé dans la vallée comme "licorne" en ayant dépassé le milliard de dollars.
Cet exemple d'UbTech n'est pas le seul et la Chine renforce sa présence sur la Silicon Valley. Freddy Mini explique : "La Chine a investi 6 milliards de dollars dans la Silicon Valley dont la moitié dans les six derniers mois. Elle refuse de continuer à être appelée "usine du monde" et veut prendre part aux investissements." Selon lui, le coq français n'est pas très en forme dans le coin. "Je ne pense pas que l'on puisse peser dans la balance en tant que français", confie-t-il.
La France creuse son écart face à ses concurrents étrangers. Pour autant, en s'associant aux projets de voisins des pays ou continents émergents tels que l'Afrique (où est prévu un pic des ventes de smartphones sur le troisième trimestre 2016 plus important que celui de l'Europe), elle conserve une chance de tenir bon sur le long terme.
Facebook reste en tête
Pour Freddy Mini, pourtant p-dg de Netvibes, une plateforme d'agglomération de fils d'infos et de réseaux sociaux, c'est Facebook qui va continuer de guider le marché. Dans la continuité de l'exorbitante somme allouée au rachat de Whatsapp (22 milliards de dollars), le réseau social entend aussi devenir la plateforme universelle de la relation client et permettre tout type de transaction et d'échange. De quoi phagocyter au passage les autres acteurs du secteur, à l'instar de Netvibes : "L'Europe va devoir assumer que la différence sera creusée durablement du fait que les écosystèmes de Facebook sont plus homogènes".