Le "made in France" peine à décoller
Publié par Marion Perroud le - mis à jour à
Le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie vient de publier les résultats de la deuxième édition de l'observatoire du "fabriqué en France". Si la part française des produits nationaux augmente, la tendance reste néanmoins fragile.
Après plusieurs mois d’attente, les derniers chiffres du “made in France” sont enfin disponibles. Créé à l’été 2010 par le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, l’observatoire du “fabriqué en France” publie, pour la deuxième édition, ses indicateurs(1) sur la part française des produits fabriqués sur le territoire, dans dix filières stratégiques. Alors que le débat fait rage autour de la réindustrialisation du pays, ces résultats sont plutôt encourageants, bien que chancelants.
On note en effet une progression de la part française du “made in France” entre 2008 et 2010 (passant de 58 % à 67 % de la production totale). Par exemple, dans le secteur automobile, une voiture fabriquée en France est assemblée à partir de 69 % de composants d’origine française en 2010, contre 53 % en 2008.
Des données qui sont néanmoins à relativiser. En effet, après une bonne année 2009, on constate, en 2010, un recul global de cette part du “fabriqué en France”. Par ailleurs, certaines filières sont particulièrement à la traîne en la matière. La construction et la réparation navale, la mode et le luxe ou encore l’industrie de santé enregistrent depuis 2008 une baisse continue de la part des composants d’origine française dans leurs productions respectives. Peut mieux faire donc…
(1) Ces indicateurs sont calculés pour dix des douze filières stratégiques mises en place dans le cadre de la Conférence nationale de l’industrie (CNI). Pour les dix filières retenues, des limites affectent la disponibilité des données statistiques (production, valeur ajoutée, importations et exportations des branches de l’économie contribuant aux filières stratégiques) requises pour le calcul des indicateurs du “fabriqué en France”. Pour 2010, dernière année disponible, ces données sont provisoires et ne sont fournies, à ce stade, qu’à un niveau agrégé de la nomenclature d’activité.