Innovation : René Ricol et le Comité Richelieu favorables à une coordination nationale
Publié par Gaëlle JOUANNE le
René Ricol a défini quatre grands axes d'action entre le Commissariat Général à l'Investissement (CGI) et les PME innovantes.
A l’occasion d’une rencontre avec les dirigeants d’entreprises du Comité Richelieu, courant octobre, René Ricol, commissaire général à l’investissement, s’est montré ouvert à l’idée avancée par le Comité Richelieu de créer une fonction de coordination nationale de l’innovation. Une structure informelle, type médiation, directement rattachée au pouvoir exécutif, lui paraît plus efficace qu’une structure administrative, sur le modèle d’une agence gouvernementale.
Le commissaire général à l’investissement est également intéressé par la proposition avancée par Philippe Berna, président du Comité Richelieu, de réserver aux PME une partie des marchés de haute technologie de R&D et d’études technologiques ou bien de leur accorder un traitement préférentiel en cas d’offres équivalentes, dans le cadre des marchés publics qui auraient trait aux investissements d’avenir (Art 26 de la LME). Si René Ricol a jugé positivement la proposition du Comité Richelieu de conditionner la participation des grands comptes au PIA (Programme Investissements d’Avenir) à leur adhésion à Pacte PME, il a cependant affirmé que cet enjeu ne relevait pas de son domaine mais dépendait de la Médiation de la sous-traitance, sous la responsabilité de Jean-Claude Volot.
Questionné sur la place des PME innovantes au sein du PIA, René Ricol a affirmé que son objectif était bien de les intégrer : « J’y veille tout particulièrement, et je constate que ce n’est pas encore suffisamment le cas » a-t-il déclaré. Mais tout ne dépend pas du CGI, a-t-il expliqué, et « il est nécessaire que les PME fassent elles-mêmes l’effort de se rapprocher des projets financés par le PIA » pour y participer ou tirer bénéfice des recherches menées dans le cadre des programmes du PIA.
René Ricol a ainsi défini quatre grands axes d’action entre le Commissariat Général à l’Investissement (CGI) et les PME innovantes :
1. rejoindre les projets d’excellence, notamment à travers les pôles de compétitivité, avec l’aide le cas échéant des directeurs de programme du CGI,
2. développer des projets spécifiques sous la forme de co-investissements avec le CGI. « Je suis contre les subventions » a précisé le Commissaire général, il me semble plus normal que « l’intervenant public partage le risque de perte en cas d’insuccès mais obtienne un gain en cas de réussite »,
3. avoir recours aux fonds d’investissements du dispositif du CGI (FSN, FNA, Fonds climat …). René Ricol a insisté sur la nécessité d’apporter des fonds propres aux entreprises innovantes et d’éviter l’endettement. Il a également ajouté que les professionnels de ces fonds seraient rémunérés avec des bonus qui prennent en compte le résultat de leurs investissements en termes d’industrialisation,
4. gérer plus « sereinement » la relation avec les banques. René Ricol a précisé que, dans le cadre du CGI, vont être créés en région des interlocuteurs, directement rattachés au Secrétaire général aux affaires des préfectures, qui auront un rôle de médiateur entre le dirigeant d’entreprise et ses partenaires.
Enfin, René Ricol a déclaré qu’il interviendrait lui-même au cas par cas si des blocages empêchaient des PME de s’engager dans des projets du PIA. Dans cette logique, le Comité Richelieu rencontrera régulièrement le CGI pour livrer les retours d’expérience des PME innovantes et identifier les obstacles auxquels elles pourraient être confrontées.