La revue de presse éco de la semaine (2 au 6 juillet)
Publié par La Rédaction le - mis à jour à
Vous n'avez pas eu le temps de suivre l'actualité économique cette semaine ? La rédaction vous propose de découvrir ce que vous avez pu rater du 2 au 6 juillet 2018. Au programme : les patrons et le Medef, les PME et la Bourse, les salaires des startuppers, les investissements tech qui s'envolent...
Les patrons de TPE et PME ne se sentent pas représentés par le Medef
Les chantiers vont être particulièrement nombreux pour Geoffroy Roux de Bézieux, élu mardi 3 juillet 2018 pour succéder à Pierre Gattaz. Si l'organisation patronale revendique compter parmi ses adhérents 95 % de PME, les dirigeants de ces petites entreprises, TPE incluses, ne se sentent pas représenté par l'organisation patronale.
Dans un article (réservé aux abonnés), Le Monde donne la parole à des dirigeants de PME qui partagent des attentes en rupture totale avec ce sur quoi se bat le Medef. Les allègements de charges ardemment défendus par Pierre Gattaz ? "Ce ne sont pas nos problématiques, explique une dirigeante. Nous, aujourd'hui, on se demande comment mieux recruter, former, ou intégrer les responsabilités sociales et environnementales. On a besoin de plus expérimenter localement".
"Approche doctrinale et caricaturale", pour l'un, "défense des intérêts catégoriels" des plus puissants, pour un autre. Les critiques sont acerbes, virulentes mais illustrent la diversité des sujets auxquels sont confrontés les dirigeants à leur niveau et pour lesquels le Medef ne semble pas répondre. Un enjeu supplémentaire pour continuer à peser à l'avenir alors que le nombre d'adhérents du Medef ne serait, en 2017, que de 123 387, selon le ministère du Travail, contre les plus de 750 000 revendiqués par le syndicat.
Bruxelles veut inciter les PME à entrer en bourse
Seules 3 000 PME sont cotées en bourse sur les 20 millions que compte l'Europe. Une faiblesse que la Commission européenne veut contrecarrer. Elle a proposé de nouvelles règles, selon Les Échos, pour faciliter l'entrée des entreprises sur le marché des PME cotées. Parmi les évolutions présentées, les commissaires évoquent l'idée d'une uniformisation des règles sur les contrats de liquidité pour les marchés de croissance des PME.
D'autres propositions sont émises et visent à simplifier la charge administrative qui pèse aujourd'hui sur les PME intéressées par une cotation. Ironie du sort, la France a durci ses règles sur les contrats de liquidité pour se conformer à la directive européenne sur les abus de marché 2016, précise le quotidien.
Les employeurs plébiscitent internet pour recruter
Plus d'une entreprise sur deux plébiscite internet pour effectuer ses recrutements, d'après une étude de la Dares. Si ce chiffre n'a rien de révolutionnaire tant les sites - institutionnels ou privés - proposent de solutions pour trouver des candidats, c'est plutôt l'utilisation qu'en font les employeurs qui montre une diversité des pratiques. Parmi les entreprises ayant fait d'internet leur outil privilégié, la moitié se contente de déposer une offre d'emploi en ligne, alors que seulement 15 % d'entre elles prennent le temps de consulter les banques de CV.
Parmi les sites les plus utilisés, c'est le portail de Pôle Emploi qui rafle bien souvent la mise, puisque 60 % des annonces sont publiées sur le site institutionnel. Le Figaro précise que si l'Apec n'est qu'utilisé que pour 6 % des embauches des cadres, les portails agrégeant les annonces, tels que Cadremploi, Indeed ou même Leboncoin, sont également mis a contribution pour près d'un recrutement sur trois. Si l'étude ne s'intéresse pas à l'impact des réseaux sociaux sur les recrutements, cela n'empêche pas certains secteurs de rester éloignés de ces pratiques facilitées par internet, à l'image de l'industrie ou du bâtiment et des travaux publics.
Victime d'un burn-out, un dirigeant de PME témoigne
"J'ai subi tout cela de plein fouet. La dépression m'est tombée dessus. Je ne pouvais plus sortir de mon lit, l'environnement de l'entreprise me faisait peur. Je me suis arrêté net". Ces mots sont ceux d'un entrepreneur d'une cinquantaine d'années, victime d'un burn-out. Dans un témoignage émouvant, que relate Le Figaro (réservé aux abonnés), ce dirigeant de PME revient sur les raisons de son surmenage qui l'a mené de la reprise d'une entreprise en grave difficulté financière à un état de dépression profond.
Bien plus que la difficulté professionnelle vécue et les erreurs commises, ce témoignage illustre surtout le besoin pour un dirigeant d'être accompagné et de ne pas s'isoler. "C'est le deuxième enseignement que j'en ai retenu. Il ne faut pas rester seul aux commandes, car, quel que soit le problème, on prend le risque que d'un coup il n'y ait plus rien. Et il faut anticiper un mode de délégation ; pendant un burn-out, on est incapable de quoi que ce soit", prévient le dirigeant. Si l'histoire se termine mieux qu'elle n'a commencé, il a fallu près d'un an au dirigeant pour revenir dans l'entreprise.
Conjoncture : l'emploi s'est très bien porté en 2017
341 000 emplois nets ont été créés en 2017, selon un document de l'Insee publié cette semaine. "Un millésime exceptionnel", selon Le Monde. "La plus forte progression depuis 2007". Une croissance tirée en premier lieu par la création d'emplois dans le secteur privé, notamment le tertiaire marchand.
Autre constat : l'intérim et l'emploi des seniors sont en hausse. Les salaires ont progressé de façon "modérée", avec 1,7 % d'augmentation en moyenne dans le privé. Par ailleurs, le chômage est en baisse de 0,7 points, à 9,4 % de la population active.
ISAI lève 150 millions d'euros pour son fonds dédié aux PME de la Tech
De l'argent frais pour les PME technologiques. La société d'investissement ISAI, cofondée entre autres par le nouveau président du Medef, et dirigée aujourd'hui par Jean-David Chamboredon (France Digitale), annonce une levée de fonds de 150 millions d'euros pour le fonds ISAI Expansion II, soit trois plus de capitaux que lors de son premier tour de table en 2013, trois ans après sa création. "L'opération s'est révélée beaucoup plus facile sur ce quinquennat", fait savoir son président aux Échos, comme une pique adressée à l'ancien président, François Hollande.
Mêlant 200 investisseurs privés, gestionnaires de grandes fortunes et institutionnels, cet apport de capitaux doit renforcer la place de la société d'investissement sur le marché français et soutenir l'écosystème. "Le marché actuel est très exubérant. Un retournement de cycle ne va pas tarder à venir et dans un marché plus dur, il y a fort à parier que les investisseurs internationaux, les plus actifs actuellement auprès des PME technologiques françaises en croissance, seront moins présents, voire se retireront. Il faudra alors des acteurs domestiques aux reins suffisamment solides pour soutenir notre écosystème", précise son président.
Tech : des investissements à coup de milliards qui posent question
La Chine va lancer un fonds de 15 milliards de dollars afin de financer des start-up chinoises mais aussi étrangères. Un "méga-fonds" représentatif d'une certaine tendance de marché, à savoir que les fonds ont des tailles de plus en plus importantes.
"Jusqu'ici habitués à des sommes moins folles, les investisseurs du secteur des technologies s'empressent désormais de rejoindre ou de monter des méga-fonds, pour continuer à attirer des pépites dans leur portfolio, rapporte Le Figaro (article payant). Et d'illustrer : Sequoia Capital, un grand nom du capital-risque dans la Silicon Valley, préparerait un fonds doté de 8 milliards de dollars au total, d'après les informations de plusieurs médias américains''.
Une "course à l'investissement" qui n'est pas sans susciter des interrogations. "Le risque est de gonfler à outrance les valorisations de certaines entreprises, tout en mettant à mal la concurrence, incapable d'atteindre de tels niveaux de financement", note, par exemple, le site. Sans compter, autre question, que cela peut conduire les fonds à financer des entreprises rivales. Reste à savoir si, au bout du compte, ce mouvement bénéficie aux start-up...
Quel salaire pour les start-uppers ?
Combien gagne-t-on quand on travaille en start-up ? Une récente initiative de l'entrepreneur Rodolphe Dutel vise à faire la lumière sur cette question. Il a tweeté en début de semaine un document incitant à partager anonymement sa rémunération. "C'est bien de casser les codes et le statu quo. D'autres startups comme GitLab, PayFit, Alan expliquent comment elles calculent leurs salaires, et c'est sain d'en parler et de pouvoir se benchmarker", a-t-il expliqué aux Échos. Une volonté, aussi, d'aider les personnes concernées à mieux négocier leur salaire.
Le document a été rempli en 24 heures par 200 personnes [elles étaient plus de 300 jeudi après-midi, ndlr]. Les résultats ? Les rémunérations apparaissent hétérogènes. A cela s'ajoute que "rapporté au nombre d'heures, la rémunération ne semble pas si généreuse pour beaucoup", analyse le site.
Paris et Londres se rapprochent sur le numérique
Brexit ou pas, la France et le Royaume-Uni ont souhaité unir leurs forces en matière d'intelligence artificielle et sur plusieurs sujets relatifs au numérique. Un accord d'intention a été signé cette semaine par Mounir Mahjoubi, secrétaire d'État chargé du numérique et son homologue anglais, Matthew Hancock. Deux instituts, Dataia pour Paris et l'Alan Turing Institute pour Londres, ont établi un partenariat de quatre ans afin de collaborer sur des programmes de recherche communs sur l'IA.
L'idée de ce partenariat est aussi de mutualiser les compétences en favorisant les visites de chercheurs, "de plusieurs semaines à plusieurs mois", explique La Tribune. Première collaboration prévue dans les prochains mois.