Spliiit, l'abonnement pour tous
Publié par Colin de Korsak le - mis à jour à
Créée en 2019, Spliiit est une plateforme qui facilite le partage d'abonnements digitaux entre particuliers. Un moyen de faire des économies qui séduit de plus en plus de monde.
Diviser le coût de son abonnement à une plateforme digital en le partageant avec d'autres utilisateurs, c'est le principe du co-abonnement. Oui mais voilà, faut-il s'assurer que ces petites sommes soient bien versées chaque mois au propriétaire de l'abonnement. C'est le problème qu'a rencontré en 2019 la femme de Jonathan Lalinec, un des associés de Spliiit, lorsqu'elle a voulu partager plusieurs abonnements avec une amie. À l'époque il n'existait pas de solutions simples pour réaliser des micropaiements récurrents. C'est ainsi qu'est née l'idée de Spliiit, un service permettant de partager son abonnement à des proches ou à d'autres particuliers, tout en sécurisant les transactions.
Quatre ans plus tard, l'entreprise troyenne crée par Jonathan Lalinec, Brice Vincent et Stéphane Phung compte 132 000 co-abonnements actifs. Elle propose près de 200 abonnements différents : plateforme de streaming, de jeux vidéo, de presse, d'apprentissage ou de relaxation.
Au départ, seuls les proches pouvaient partager leur abonnement. Désormais le partage entre particuliers représente 80 % de l'activité de Spliiit. De plus, la start-up offre ses services dans 18 pays européens, même si la majorité des utilisateurs se trouvent en France. En 2022, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 570 000 euros et prévoit de le doubler en 2023. Aujourd'hui Spliiit dispose de bureaux à La Défense mais son équipe, composée d'une vingtaine de collaborateurs, est répartie aux quatre coins de la France.
Un business model particulier
Avant de connaître le succès, l'équipe de Spliiit a essuyé les refus des investisseurs qui ne croyaient pas au projet : « on nous prenait pour des fous », confie Guillaume Lochard, cofondateur de Spliiit. « On nous a dit que ce n'était pas possible de partager, que ce n'était pas légal », poursuit-il. Le business model de la start-up consiste à prendre une faible commission sur chaque paiement, une méthode qui a freiné certains investisseurs au moment de lever des fonds : « on nous disait qu'on allait gagner des centimes sur des abonnements sans engagements », s'amuse Guillaume Lochard.
Aussi, Spliiit a dû répondre à certains défis pour se développer, notamment dans le parcours client qui doit être « parfait » selon Guillaume Lochard, pour que les utilisateurs n'aient pas besoin d'avoir d'aide « [la start-up] a mis énormément de travail en R & D pour avoir une plateforme facile et agréable à utiliser », explique Guillaume Lochard. « Pour des transactions de 3,50 euros sur lesquelles on gagne 50 centimes, on ne peut pas se permettre de passer du temps au téléphone avec les clients », illustre l'entrepreneur.
De la même façon, à ses débuts, Spliiit a dû rassurer les gens, et leur assurer que le service est légal : « On est lié à l'offre et à la demande, il faut inspirer confiance au propriétaire pour qu'il partage son abonnement et aux co-abonnés pour qu'ils acceptent. Le bouche-à-oreille nous aide beaucoup ».
Les objectifs de Spliiit en 2023
Après les particuliers, Spliiit compte s'attaquer au marché des free-lances en proposant des abonnements à des logiciels comme Canva ou Office, que les travailleurs indépendants utilisent. Aussi, Spliiit prévoit de développer une application mobile pour rendre sa solution encore plus accessible.