Seules 51% des TPE et PME prévoient d'investir en 2024
Publié par Colin de Korsak le | Mis à jour le
L'inflation et la baisse de la demande freinent les investissements des entreprises françaises. Les dirigeants employant des bas salaires sont davantage touchés par les effets de l'inflation.
La faiblesse de la demande est la principale préoccupation des dirigeants, devant les difficultés de recrutement. En effet le niveau de la demande contraint l'activité d'une PME / TPE sur deux, selon le baromètre Rexecode de Bpifrance Le Lab. Dans ce contexte, les PME / TPE prévoient de ralentir nettement leurs dépenses d'investissement en 2024. Par conséquent, 51 % d'entre elles ont l'intention d'investir cette année, contre 56 % il y a un an pour 2023.
Néanmoins, de plus en plus de PME citent le motif environnemental comme destination de leurs investissements. De fait, près de la moitié (47 %) des PME / TPE ayant l'intention d'investir cette année, compte le faire dans ce sens, une proportion en hausse quasi continue depuis 3 ans.
L'inflation impacte les salaires et les marges
Les augmentations de prix et de salaires seraient moins fortes en 2024 qu'en 2023. La croissance moyenne des salaires (+2,6 % après +3,4 % en 2023) resterait supérieure à celles des prix de vente (+1,2 % après +2,5 % en 2023). Dans ce contexte, 42 % des TPE et PME anticipent une réduction de leur marge nette cette année.
Le contexte inflationniste de ces dernières années a un impact sur les échelles de salaires. Effectivement, 49 % d'entre elles sont concernées par l'effet des hausses automatiques du Smic en lien avec l'évolution de l'inflation sur leurs grilles salariales. Ainsi, 22 % des entreprises sondées ont déjà mis en place ou comptent mettre en place dès 2024 des mesures de revalorisation pour en limiter voire annuler l'impact.
Les dirigeants employant des collaborateurs dont les salaires sont proches du Smic (49 % du total des répondants) se sentent par ailleurs souvent contraints dans les augmentations qu'ils souhaitent accorder, pour plus des deux-tiers d'entre eux (soit 34 % de l'échantillon total). Finalement, le tiers des dirigeants de PME / TPE a déjà été confronté à des situations de « trappes à bas salaires », et la moitié d'entre eux (17 % de l'échantillon total) estime que celle-ci représente un frein pour la croissance de leur entreprise.
Méthodologie : L'étude a été réalisée du 5 au 14 février 2024, sur la base d'un questionnaire diffusé par voie numérique auprès de 3 312 PME / TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à 249 salariés et réalisant moins de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires. Les réponses de 1016 PME / TPE ont été traitées dans l'analyse récurrente et celles de 1006 PME / TPE ont été traitées et redressées par taille d'effectif et secteur d'activité dans les interrogations thématiques et dans les questions relatives aux difficultés d'approvisionnement.