"Qui veut être mon associé? " : comment Neo Justice a levé des fonds sans avoir de clients ?
Publié par Colin de Korsak le - mis à jour à
Dans l'émission « Qui veut être mon associé ? », la jeune pousse Neo Justice a reçu trois propositions du jury. Plusieurs facteurs ont joué en sa faveur, voici lesquels.
Mercredi 28 février était diffusé le 7e épisode de la quatrième saison de l'émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6. Une seule start-up a réussi à convaincre plusieurs membres du jury. Il s'agit de Neo Justice, une legal tech ayant pour but de simplifier la justice, en offrant une alternative aux procédures traditionnelles. Ce projet est porté par Colline Vuillermet, une ancienne avocate d'affaires âgée de 45 ans. L'entrepreneure a demandé 100000 euros aux investisseurs, contre 8% du capital de son entreprise, valorisée à 1,25 million d'euros. La porteuse de projet a financé seule son entreprise et emploie une équipe de 15 personnes.
La solution en ligne a pour but de régler les litiges entre particuliers par un d'arbitrage en deux mois, qui a le même poids qu'une décision de justice. La jeune pousse facture 100 euros de frais de dossier, plus 8% du montant de la transaction finale. Au moment de son passage dans l'émission, la start-up disposait de 6 avocats à son service, payés au dossier. De plus, la jeune pousse compte entre 200 et 300 utilisateurs, qui utilisent la plateforme gratuitement pendant sa phase de test. En effet, la solution, qui a déjà réglé 180 litiges, n'est pas encore commercialisée. En outre, le panier moyen est estimé entre 500 et 600 euros. Si le projet n'a pas encore fait ses preuves sur le marché, le jury n'a pas hésité à investir. Trois facteurs ont convaincu le jury.
1. Une bonne énergie
Colline Vuillermet est apparue souriante, sûre d'elle et a transmis une énergie positive au jury. Après un pitch réussi et enthousiasmant, la porteuse de projet a dissipé les doutes des investisseurs en répondant à leurs questions. « C'était un bon pitch, j'ai passé un moment agréable », avoue Anthony Bourbon. « J'ai aimé ta gestuelle, ta façon de s'exprimer, tu as mis de la bonne humeur sur le plateau », a enchérit Jean-Pierre Nadir. Ainsi, la fondatrice a incarné son projet parfaitement.
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2. Experte dans son domaine
Le secteur juridique est complexe et peut refroidir certains à investir. Cependant, Colline Vuillermet a rassuré le jury par sa connaissance du domaine. En effet, cette Parisienne a été directrice juridique d'entreprise et avocate d'affaire, avant de se lancer dans l'entrepreneuriat. La dirigeante a mis en avant son expertise en se mettant en scène et en maîtrisant le jargon juridique. « Ce n'est pas un sujet facile mais c'est clair », a estimé Marc Simoncini.
3. Un projet scalable
En plus de maîtriser son sujet, à savoir le droit, la fondatrice a présenté un business model efficace. Effectivement, sa solution est destinée aux particuliers mais également aux directions juridiques des entreprises. La possibilité d'inclure la solution de Neo Justice dans des contrats est apparue comme un levier efficace pour gagner des clients. De plus, le besoin du marché a rassuré les investisseurs, sur le potentiel de croissance du projet. Enfin, la demande de Colline Vuillermet n'est pas trop élevée par rapport à la maturité de l'entreprise, même si sa valorisation a été jugée trop haute par certains.
Ainsi, malgré l'absence de clients et de chiffre d'affaires, la porteuse de projet a reçu trois propositions. Marc Simoncini s'est positionné en premier en acceptant la demande de la dirigeante. De la même façon, Stéphanie Delestre a accepté la proposition de la dirigeante. De son côté, Eric Larchevêque a lui offert 100000 euros mais contre 15% du capital, valorisée à 666000 euros. Finalement, Colline Vuillermet a conclu un accord avec Stéphanie Delestre, pour sa proposition d'accompagnement. Ainsi, Neo Justice a levé 100000 euros contre 8% de son capital, valorisé à 1,2 million d'euros.