Les défaillances d'entreprises sont toujours élevées au troisième trimestre 2024
Publié par Colin de Korsak le - mis à jour à
Plus d'une dizaine de milliers de petites et moyennes entreprises ont entamé des procédures au T3 2024. Cette vague de défaillance menace plus de 50 000 emplois en France.
Le nombre de défaillances d'entreprise baisse mais reste élevé au troisième trimestre 2024, selon les données d'Altares. En effet, 13 429 entreprises sont tombées en défaillance entre le 1er juillet et le 30 septembre 2024, soit une hausse de 20,1 % par rapport à la même période de 2023. Néanmoins, ce chiffre est moins important qu'au 2e trimestre (16 405).
Par conséquent, de nombreux emplois sont menacés, notamment chez les PME-ETI. Concrètement, au cours de ce 3ème trimestre, près de 52 000 emplois sont menacés, soit 13 300 de plus que lors de l'été 2023. Plus de 20 000 de ces emplois sont associés à des sociétés placées en liquidation mais près de 32 000 sont portés par des sociétés sous redressement judiciaire ou en sauvegarde et donc susceptibles d'être en partie maintenus.
Les TPE et les ETI particulièrement touchés
La grande majorité (86 %) des entreprises défaillantes comptent moins de cinq salariés. Près de 11 600 très petites structures sont entrées en faillite, un nombre en augmentation de 20 % par rapport au 3e trimestre 2023. Quasiment les trois quarts (73 %) d'entre-elles ont fait l'objet d'une liquidation directe.
Plus inquiétant, les TPE de six à neuf salariés sont davantage en difficulté. 775 sont tombées en défaillance, c'est 31 % de plus sur un an. L'accélération des défauts est tirée par la procédure de redressement judiciaire qui s'envole de 61 %. A l'inverse, les PME de moins de cinquante salariés résistent davantage. Effectivement, 970 procédures ont été ouvertes, un nombre en hausse de « seulement » 13 %. Pour cette typologie d'entreprises, la poursuite d'activité est privilégiée ; moins d'une société sur deux (45 %) est directement liquidée.
Au-delà de cinquante salariés, en revanche, la situation reste tendue. De fait, 106 PME-ETI sont entrées en défaillance au cours de ce 3e trimestre, c'est 47 % de plus sur un an. Le nombre de sociétés directement liquidées est quasi stable (17). Plus du tiers de ces liquidations ont été prononcées sur résolution d'un plan de redressement non respecté. Sauvegardes et redressement constituent donc l'essentiel (84 %) des décisions judiciaires, favorisant ainsi le maintien de l'activité et de l'emploi.
Méthodologie : Les statistiques Altares de défaillances d'entreprises comptabilisent l'ensemble des entités légales disposant d'un numéro SIREN (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et ayant fait l'objet d'un jugement d'ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou Judiciaire (ex TGI - TI)