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MyEli, la start-up qui agit pour la sécurité des femmes grâce à un bijou

Publié par Colin de Korsak le | Mis à jour le

MyEli, start-up lancée en 2021, commercialise depuis un an des bijoux connectés capables de prévenir ses proches en cas de harcèlement de rue ou de violences conjugales.

Les bracelets MyEli sont certes, esthétiques, mais ont aussi pour vocation de rassurer les femmes qui ne se sentent pas en sécurité dans la rue ou chez elles. Pour alerter ses proches en toute discrétion, il suffit d'une simple pression sur le jonc en silicone du bijou. Un SMS ou un message vocal indiquant sa localisation GPS est alors envoyé à cinq contacts prédéfinis de son répertoire.

On peut également déclencher une alarme sonore ou un enregistrement audio. À l'inverse, pour rassurer son entourage, On appuie deux fois sur le bouton. Le bracelet est relié en Bluetooth à son smartphone.

Une croissance rapide

La jeune entreprise a déjà vendu 1800 bijoux sur sa boutique en ligne et continue de se développer, en préparant une distribution en boutique. En effet, depuis deux semaines, les bracelets sont en vente dans trois magasins physiques, dont le Printemps à Paris. Le 16 novembre prochain, la marque va lancer une nouvelle gamme de collier connecté.

Ludivine Romary, la fondatrice de MyEli, estime que l'on : « dissimule plus facilement un collier, sous un pull par exemple ». Son objectif est de faire d'un objet connecté, un véritable accessoire de mode, discret.

Actuellement, la start-up compte huit associés dont quatre salariés, et prévoit un chiffre d'affaires d'environ 115 000 euros à la fin de l'année. En mai dernier, MyEli avait levé 350 000 euros, avant de remporter en septembre un Innovation Awards au CES 2022. Pour fabriquer ses produits, l'entreprise collabore avec deux centres de recherches en Nouvelle-Aquitaine et un bijoutier en Thaïlande. Le design et l'assemblage se déroulent en France, tout comme la production de cartes électroniques intégrées aux bijoux.

Un projet porté pour la cause féminine

L'idée d'aider les femmes contre le harcèlement sexuel et les agressions de rue est venu à l'esprit de Ludivine Romary en 2018, suites aux mouvements MeToo et BalanceTonPorc. « Alors que j'étais encore étudiante et face à l'augmentation du sentiment d'insécurité je me suis dit que ce n'était plus possible », raconte-t-elle. Ainsi, la jeune femme a eu la volonté de « créer quelque chose qui permette aux femmes de se rassurer au quotidien », sans qu'il ne soit vu par l'agresseur, afin de « rendre les femmes plus fortes et plus confiantes dans la rue », explique-t-elle.

Les faits divers récents, notamment le meurtre de la petite Lola, encouragent Ludivine Romary à continuer son combat contre l'insécurité : « ça me donne juste la niaque d'avancer », déclare-t-elle.

Les ambitions de MyEli

La start-up prépare une autre levée de fonds pour 2023, d'environ 700 000 euros. D'autre part, l'entreprise espère que ses produits seront disponibles chez 10 à 15 revendeurs en France d'ici la fin de l'année et compte commencer leur distribution en Europe. Aussi, l'équipe de MyEli vient de relancer un programme de R&D pour faire évoluer la technologie des bijoux. La structure prévoit également d'élargir sa clientèle en lançant trois nouveaux coloris de bracelet début décembre, qui pourraient plaire aux enfants.

Difficulté dans la Tech

La fondatrice ne cache pas avoir rencontré des difficultés dans le monde de la technologie : « je me suis pris des refus plus d'une fois », avoue-t-elle. L'entrepreneure s'est sentie discriminée dans un univers majoritairement masculin : « personne ne s'adressait à moi ». Lors de ses présentations au salon de l'IFA à Berlin, Ludivine Romary a remarqué que ses propos étaient davantage remis en cause : « on me posait plus de questions qu'aux hommes pour savoir si mon projet tenait la route », déplore-t-elle.

Désormais, ces moments sont derrière elle : « maintenant que j'ai fait mes preuves, je n'ai plus à me justifier », se réjouit-elle. Avant de lancer son projet de bijou connecté, la startupeuse avait peu de compétence en technologie, ce qui ne l'a pas freiné dans le développement de son entrepreneuriat : « avec zéro compétence dans ce domaine-là, on peut quand même lancer quelque chose », constate-t-elle. Pour finir, elle lance un message aux futures entrepreneuses : « il faut prendre le taureau par les cornes, on n'est pas des petites choses », conclut-elle.

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