Hausse des prix de l'énergie : ces patrons en difficulté
Publié par Colin de Korsak le | Mis à jour le
Impactés par la crise énergétique et contraints de changer leurs plans, ces deux dirigeants de TPE et PME, issus de secteurs différents, témoignent des épreuves traversées par leur structure.
Marie Emmanuelle Contesse est à la tête depuis 17 ans de Mechanhydro, une entreprise spécialisée dans l'hydraulique, le pneumatique et la mécanique.
Située à proximité de Chambéry en Haute-Savoie, la société emploie six salariés. L'entrepreneure a vu le montant de la facture d'électricité de son entreprise grimper d'année en année, avant d'exploser. En effet, cette année, Mecanhydro a payé 7500 euros pour sa consommation d'électricité. À partir de l'année prochaine, pour la même quantité de mégawatts, son fournisseur lui propose un contrat à plus de 26 000 euros sur deux ans, soit 52 000 euros.
Cette augmentation de 247%, ne fait pas les affaires de Marie Manuelle Contesse, puisque ce coût élevé va faire baisser le résultat de sa TPE. Son inquiétude est d'autant plus grande, car son établissement doit également rembourser un PGE, à hauteur de 50 000 euros par an.
Jusqu'à présent, Mecanhydro n'a touché aucune aide du gouvernement, car l'entreprise ne remplit pas les critères imposés. Invitée à comparer l'impact de la crise énergétique avec celui du covid, Marie Emmanuelle estime que pendant la crise sanitaire « tout le monde était sur le même piédestal », contrairement à aujourd'hui.
Même son de cloche dans le textile
Jean Dominique Regazzoni est dirigeant de deux PME dans l'industrie du textile. Parmi ses clients, Petit Bateau, Agnès B ou Saint James. Il emploie 110 salariés à Troyes avec ses deux sociétés. La première, Emo est un atelier textile, qui conçoit de vêtements en maille et des tenues pour femmes, made in France. Le coût de l'énergie d'Emo en 2022 est de 30 000 euros, et devrait doubler en 2023 d'après les propositions de contrats reçues.
La seconde, Sotratex, est spécialisée dans la teinture du textile. De la même façon, le coût de l'énergie de Sotratex va s'envoler. Cette année, la PME a payé 124 000 euros pour son électricité. Pour l'an prochain, Jean Dominique Regazzoni a reçu en septembre une proposition de contrat à 415 000 euros pour deux ans.
Le tarif de l'énergie avait déjà augmenté l'année dernière, en conséquence le dirigeant à du hausser ses prix de 6 %. Il craint de perdre des clients, au profit de sociétés espagnoles ou portugaises, au prix plus attractifs.