Game of Thrones : quel entrepreneur serait Jon Snow ?
Publié par Mathieu Viviani le - mis à jour à
La sortie de la saison 8 de Game of Thrones occupe les soirées de dizaines de millions de fans à travers le monde. Parmi eux, il y a sûrement de nombreux entrepreneurs ou managers pouvant tirer enseignement des héros de la série. Portrait-robot de " l'entrepreneur Jon Snow ".
Depuis le dimanche 14 avril 2019, pour les 17,4 millions de téléspectateurs à travers le monde de la série à succès Game of Thrones, c'est le même rituel : s'enfoncer dans son canapé et découvrir chaque dimanche un nouvel épisode de l'ultime saison, la numéro 8. Quelles seront les nouvelles intrigues ? Cersei Lannister, Jon Snow, Daenerys Targaryen, Tyrion Lannister... Qui abattra son jeu de cartes en premier ? Le chemin de ces personnages pour défendre et valoriser leur clan est essentiel. Alors quels sont les points forts et les points faibles de ces leaders hors-pair ? Chaque lundi, jusqu'à la fin de la saison 8, nous répondrons à cette question. Commençons avec le roi du Nord Jon Snow. Bonne lecture et... épisode bien évidemment !
Son point fort : être un leader courageux et humble
" Tu ne sais rien ". C'est ce que dit Igrit, le premier amour de Jon Snow. " Cette phrase qui pourrait paraître comme une critique envers lui est au contraire la grande force de ce personnage ", explique Philippe Laval, partner chez Jolt Capital et auteur de "Winter is not coming : managers osez entreprendre". Son livre apporte une lecture du leadership à travers l'analyse de Game of Thrones.
Longtemps connu pour être le fils illégitime de lord Eddard Stark et d'une femme inconnue, Jon Snow grandit en conflit avec une partie de sa famille. Il est confronté très jeune à cette lutte pour prouver sa véritable valeur. " On voit au fil de l'histoire qu'il se retrouve leader malgré lui. C'est comme un manager qui ne veut pas être manager en quelque sorte, explique Philippe Laval. Alors, il apprend, pas à pas avec sincérité, en restant lui-même. Si on transpose cela en termes modernes, cela montre qu'être manager, cela ne se décrète pas, cela se gagne par ses efforts et la confiance que l'on crée avec ses collaborateurs. " Jon Snow serait donc l'exemple du dirigeant humble. Pour ce genre de profil, l'entreprise idéale est vue comme une pyramide inversée. Son talent se trouve dans sa capacité à créer de la cohésion avec son équipe, au service d'une vision claire et porteuse de sens. " Ce type de manager n'a pas de soucis à montrer ses faiblesses aux autres. Ces derniers les considèrent comme une force, cela le rend plus accessible et humain. Aussi, il n'a pas de problème pour écouter ses collaborateurs lorsqu'ils ont une idée et une compétence à apporter. C'est quelqu'un de flexible, de reconnaissant et très courageux. Il manage par l'exemple ", précise Philippe Laval.
Son point faible : être un leader trop impulsif dans ses décisions
Dans ce monde impitoyable du Trône de fer, les batailles entre clans sont nombreuses, tumultueuses, voire impitoyables... Toutes proportions gardées, ce monde est un peu l'image de celui des entrepreneurs qui font face à un marché mouvant, incertain et dans lequel la concurrence fait rage. Face à ces obstacles, mieux vaut être vigilant, observateur, diplomate et par-dessus tout, s'adapter. Phillipe Laval commente : " A certains moments de son parcours, Jon Snow pêche sur ces aspects-là. Il est impulsif de nature, trop franc et direct, même si c'est sincère. Il prend parfois des décisions hâtives. Dans un des épisodes, cela lui vaut le massacre d'une partie de ses troupes. Dans le monde de l'entreprise, c'est un peu la même chose. Le dirigeant doit savoir prendre du recul, se poser pour réfléchir et envisager le futur. "
Autre écueil de Jon Snow : il a du mal à sortir de sa propre vision, aussi vertueuse soit-elle. Cela l'empêche d'interpréter la complexité du réel et la psychologie de ses ennemis, plus tactiques et parfois machiavéliques. " Quand on est entrepreneur, il faut prendre de la hauteur pour interpréter les ressorts de son environnement. On peut avoir des convictions, mais il faut éviter de croire que seule notre mode de pensée fonctionne, abonde Phillipe Laval. Et surtout, il ne faut pas oublier qu'on évolue dans un marché où il existe des concurrents féroces, stratèges et parfois cyniques. Être trop idéaliste comme Jon Snow peut totalement nous illusionner. "