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Budget 2019 : les pistes du gouvernement qui concernent les entreprises

Publié par Pierre Lelièvre le - mis à jour à

Tandis que les prévisions de croissance sont moins bonnes qu'espérées, le gouvernement s'attaque à l'élaboration du budget 2019 avec au menu des concessions sur les promesses tenues ces derniers mois, notamment pour les entreprises.

L'heure de la rentrée a sonné et celle de l'élaboration du budget aussi pour le gouvernement. Tandis que la croissance s'annonce moins bonne qu'attendue pour 2019 - 1,7 % contre 1,9 % -, Édouard Philippe a donc décidé de procéder à des ajustements budgétaires, au point de remettre certaines promesses à plus tard.

Dans une interview au Journal du Dimanche publiée dimanche 26 août 2018, le chef du gouvernement détaille les arbitrages décidés par l'Exécutif avec l'impératif de maîtrise des dépenses publiques et la baisse du déficit. Attendu pour la fin du mois de septembre, le budget de l'État 2019 "sera un budget de transformation et de cohérence, qui respectera les engagements du président de la république", explique-t-il.

Premier point mis en avant, les entreprises n'auront pas à leur charge une partie des indemnités à verser en cas d'arrêt maladie. Les Échos avait avancé, ces dernières semaines, que le gouvernement envisageait que les entreprises paient quatre jours d'indemnités journalières pour les arrêts de travail de moins de huit jours. La mesure avait provoqué la colère des organisations patronales durant l'été, elle est finalement écartée, jugée trop "brutale".

Il n'empêche, Édouard Philippe rappelle que "l'enjeu des arrêts maladie est considérable. Chaque année, un peu plus de 10 milliards d'euros sont consacrés à l'indemnisation des salariés arrêtés, et ce volume progresse de plus de 4 % par an. En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an et par salarié du privé. C'est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire!".

En parallèle, le gouvernement poursuit les économies en diminuant une nouvelle fois les contrats aidés. Si le Premier ministre n'indique pas le nombre de contrats concernés pour 2019, leur nombre a déjà très largement été réduit en 2018 avec 200 000 contrats financés contre 320 000 en 2017 et 459 000 en 2016.

Report de la baisse des cotisations sociales

D'autre part, si les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées - une mesure destinée à soutenir le pouvoir d'achat des salariés -, le gouvernement fait machine arrière du côté des entreprises, en repoussant de neuf mois la baisse de cotisations patronales prévue initialement au 1er janvier 2019. C'est Bruno le Maire, ministre de l'Économie, qui l'a annoncé le 27 août sur RTL. L'allégement de quatre points de plus sur les cotisations sociales au niveau du Smic n'entrera en vigueur que le 1er octobre 2019. Un moyen pour l'Exécutif d'économiser deux milliards d'euros d'argent public.

Comme il l'avait prévu, le Gouvernement aura fort à faire dans l'élaboration du budget puisque 2019 marque un tournant avec la transformation du CICE en baisse de charges pérenne. Cela entraînera mécaniquement une augmentation du déficit de l'ordre de 0,9 %. Le déficit devrait être compris pour 2019 entre 2,6 % et 3 % du PIB.

Enfin, l'ouverture prochaine des négociations sur l'assurance-chômage doit aussi aboutir en février 2019 à une refonte total des règles d'indemnisation. Au point de laisser entrevoir la possibilité d'une dégressivité des allocations pour les cadres supérieurs.

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