Alexandre Bellity, co-fondateur de Cleany : "Se financer par des fonds externes est un exercice risqué"
Publié par Alexandre Bellity, co-fondateur de Cleany le | Mis à jour le
Cleany propose une alternative au nettoyage d'entreprises et décuple son offre de services. La start-up vient d'intégrer le top 100 des entreprises de nettoyage, son fondateur Alexandre Bellity révèle les clés de sa réussite.
Cleany est une jeune société créée en 2012 qui propose à des salariés d'entreprise de 30 à 500 employés, une offre de nettoyage qui bouleverse les codes. Le manque de considération des agents d'entretien, l'absence de communication, la rigidité des contrats de longue durée et le manque de réactivité des prestataires, sont les problèmes récurrents pointés du doigt dans le secteur.
Alexandre Bellity CEO et Olivier Saint-Germain DG et co-fondateur, se portent garants à appliquer une RSE ambitieuse, et ainsi favoriser le bien-être de leurs salariés. Depuis deux ans, Cleany est signataire du programme Global Compact des Nations Unies, elle figure également au classement des 200 meilleures start-up d'après le cabinet de conseil E&Y.
Pouvez-vous présenter votre start-up ?
Cleany invente le nettoyage de bureaux du 21e siècle, grâce à un service sur mesure combinant l'humain et la technologie. Notre service est indispensable dans toutes les entreprises, pourtant il génère une insatisfaction très forte depuis des décennies, chez les clients comme chez les Cleaners : prestataires peu réactifs, contrats longs et rigides, absence de communication et de transparence manque profond de management et de considération pour les Cleaners. Cleany s'appuie sur ce constat pour résoudre définitivement ces problèmes.
D'où vient l'idée de votre concept ?
D'un oncle, qui possède depuis de nombreuses années une entreprise de nettoyage classique. J'ai découvert ce secteur, énorme et poussiéreux, et j'y ai vu un potentiel de disruption. Mon associé Olivier et moi avons commencé l'aventure Cleany par le terrain : nettoyer nous-même les bureaux de nos clients nous a permis de comprendre parfaitement le métier ainsi que le marché du nettoyage dans les entreprises.
Quel est votre business model ?
Nous vendons des forfaits de nettoyage mensuels, dont le montant est corrélé à la surface des bureaux. Ce forfait est tacitement reconduit chaque mois. De plus, nos clients peuvent nous solliciter pour l'ensemble des sujets opérationnels au bureau, allant du bricolage à la livraison récurrente de café, l'organisation d'évènements ou encore la gestion complète de son immeuble de bureaux. Nous nous appuyons sur des partenaires fiables pour nous accompagner.
Qui sont vos concurrents ?
Les entreprises de nettoyage tertiaire classiques, qui existent par milliers. Certaines sont très importantes et captent un peu moins d'un tiers du marché, les deux tiers restant sont hyper atomisés, ce qui fait de notre marché une aubaine pour une entreprise jeune et ambitieuse comme Cleany.
Quelles sont vos ambitions pour l'année à venir ?
Cleany vient d'entrer dans le top 100 des entreprises de nettoyage française en taille et volume d'affaire, en restant fidèle à ses valeurs humaines et à sa volonté d'innovation continue. La formation et la technologie sont nos chevaux de bataille principaux.
Nous avons la chance d'être accompagné par de nombreuses personnes de talent, comme nos investisseurs, notre accélérateur 50 Partners, le Réseau Entreprendre, le Galion Project. Cela nous permet de rester ambitieux : nous visons le top 20 dans les 24 prochains mois.
Souhaitez-vous lever des fonds ?
Nous avons récemment clôturé un tour conséquent, qui sera bientôt annoncé. Ce tour nous permet de continuer à nous structurer, à investir dans la technologie et la formation, et à faire de Cleany l'acteur d'avenir de notre secteur, comme Managed by Q a su le faire aux États-Unis.
Pouvez-vous nous parler d'un de vos échecs ?
Ils sont nombreux ! Heureusement aucun n'a été fatal. Je dirais que se financer par des fonds externes est un exercice risqué dont les enjeux sont peu connus et peu "marketé". On n'en voit que la finalité, quand elle est positive, pourtant le périple n'est pas de tout repos. Personnellement j'ai passé un moment difficile, et j'ai été médiocre dans ma communication, tant interne qu'externe. Hors c'est un sujet qui fait parler, autant maîtriser ce qui se dit. C'est maintenant derrière nous, j'ai beaucoup appris.
Quelle est votre plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté est d'avoir réussi à rendre meilleur le quotidien de nos Cleaners, et de le sentir chaque jour dans leurs témoignages. C'est un métier dur, physique et peu considéré, et notre focus absolu est de minimiser cette pénibilité. C'est un bonheur de voir que, dans une certaine mesure, nous y parvenons. C'est un travail de tous les jours.
Alexandre Bellity est le fondateur de Cleany. Diplômé d'un master international en management de l'école de commerce Skema, il intervient au sein de Start-up Weekend et le réseau 100 000 entrepreneurs. Ses sujets de prédilections sont l'entrepreneuriat et la valeur des salariés afin de limiter le turn-over par l'amélioration des conditions de travail.